Les participants au colloque national dédié au chanteur Aïssa El Djermouni ont recommandé, lundi à Oum El Bouaghi, "la collecte et l'enregistrement" du répertoire des oeuvres de ce chantre disparu des Aurès. Les universitaires et les chercheurs se consacrant à la musique bédouine, conviés à ce colloque clôturé lundi, ont également appelé à "encourager les étudiants à préparer des thèses en rapport avec le répertoire d'Aïssa El Djermouni, avec sa voix, son genre musical et avec l'impact de ses paroles. Les participants qui ont pris part à cette rencontre, ouverte samedi à l'initiative de la Direction de la culture, ont également appelé à "institutionnaliser" ce rendez-vous, exhortant les responsables concernés à éditer l'ensemble des communications données au cours de ce colloque. Ce serait, ont-ils estimé, un "acte de préservation de la mémoire collective liée à ce patrimoine". Il a également été suggéré de "baptiser des édifices culturels du nom d'Aïssa El Djermouni, chanteur à la voix exceptionnelle, vedette incontestée de la chanson folklorique, non seulement dans la région des Aurès mais aussi dans le pays tout entier". Véritable icône de la chanson chaouie, Aïssa Benrabah Merzougui, plus connu sous le nom d'Aïssa El Djermouni El Harkati, est né vers 1886 à Metoussa, dans les environs de Sidi Rghis, à Oum el Bouaghi, parmi la tribu des Ouled Amara. Sa voix puissante et inimitable, ses paroles choisies avec une sensibilité extrême et sa manière d'exécuter un Maouwal Sraoui mélancolique, pour chanter la patrie, l'amour et le vécu des Algériens dans les années 1930, ont fait de lui la grande vedette de l'époque. Son passage en 1937 sur la scène de la prestigieuse salle de l'Olympia, à Paris (France), a confirmé le talent inégalé d'Aïssa El Djermouni et a ancré dans la mémoire collective la voix d'un chanteur hors pair.