Le colloque sur Aïssa Djermouni, le chantre des Aurès à la voix chaude, mélodieuse, inimitable, s'est ouvert hier (du 8 au 10 juin) à l'initiative de la direction de la culture et de la maison Nouar Boubakeur d'Oum El Bouaghi. A travers cette manifestation, l'on cherche surtout à revivifier le patrimoine et la chanson chaouis des Aurès, restés depuis des lustres dans la léthargie faute de relève. Pour encourager le genre musical des Aurès, plusieurs universitaires de Constantine, d'Oum El Bouaghi, de Tébessa et de Skikda feront des communications sur son oeuvre. Aïssa Djermouni, de son vrai nom Merzougui, Ce dernier, s'est distingué par une voix particulière, aura marqué toute une génération d'artistes. De nombreux chanteurs ont suivi sa trace. Durant les années 1960 et 1970, Cheikh Salah Baïdhaoui et Lakhdar Baïdhaoui s'emparèrent de son répertoire, sans l'égaler. L'artiste qui appartient à la fraction des Ouled Amara de la tribu des Haractas naquit en 1886 dans le village de Sidi R'Ghiss, à l'ouest d'Oum El Bouaghi, mais passa sa vie entre M'Toussa (Khenchela) et Aïn Beïda. C'est dans cette dernière que épanouit et se développa son talent de chanteur hors pair. Son imprésario, un certain José Haroun, le propulsera sur la scène internationale, après qu'il enregistra plusieurs dizaines de ses tubes, comme «Akker annouguir» (Debout et marchons), Aïn Kerma (la fontaine du figuier), Matebkichi ya Djamila, etc. Plusieurs de ses tubes seront interprétés par des chanteurs nationaux. D'autres, à l'instar de Ali El Khencheli, Houria Aïchi et feu Katchou suivront sa trace. Même le chanteur Idir n'a pas manqué d'étudier de près le genre chaoui de Aïssa Djermouni. Un genre qui semble en perte de vitesse ces derniers temps.