Les participants à une journée d'étude sur le thème "Facteurs de complémentarité entre le système éducatif et les aspirations des familles à l'éducation de l'adolescent" ont appelé mardi à Alger à la nécessaire mise en place d'une politique de prévention et de concertation pour mettre un terme à la propagation de la délinquance notamment dans les milieux juvéniles. Des professeurs et chercheurs concernés par le sujet débattu lors de la rencontre abritée par l'Université d'Alger 2 ont insisté dans leurs interventions sur l'importance d'un échange d'expériences entre les secteurs concernés par la protection de l'adolescent contre les dangers qui le menacent durant cette étape cruciale de sa vie. Pour les participants, cet échange nécessite "une mobilisation globale" à travers une politique de prévention et de concertation pour mettre un terme à la propagation du phénomène, tout en établissant une "coopération efficiente" pour aboutir à des "résultats concrets". L'accent a été mis également sur l'intensification des efforts de la société civile, notamment des associations influentes du secteur de l'éducation et de l'enseignement de manière générale pour prévenir ce phénomène et réduire ses effets négatifs sur l'élève adolescent. Messaoudène Kheira de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a rappelé les démarches entreprises par cette direction pour réduire la délinquance juvénile à travers les brigades de protection de l'enfant présentes à travers le territoire national et dont la mission est de prendre en charge les différentes catégories d'enfants. Elle a souligné que les services de police sont les premiers à être sollicités par les délinquants avec la collaboration d'autres secteurs spécialisés "ce qui permet de réduire les effets induits par le crime commis", a-t-elle indiqué. Chiffres à l'appui, Mme Messaoudène a cité quelques types de délinquance observés durant les quatre premiers mois de l'année 2013, soulignant que le nombre enregistré par les services de sécurité s'est élevé à 2438 enfants délinquants dont 89 filles. Mme Messaoudène a imputé cette situation "à la présence d'une crise morale qui a pris de l'ampleur dans la société algérienne", faisant observer que les services de la sûreté nationale ont enregistré 7869 délinquants mineurs en 2012 impliqués dans déférentes formes de délinquance dont 273 filles, outre 17 mineurs ayant commis des meurtres. Dans ce sillage, le représentant du ministère de la solidarité nationale et de la famille a insisté sur la nécessité d'élaborer un programme national de dialogue social en matière de protection de l'enfance et des délinquants, notamment dans le milieu scolaire "loin des solutions théoriques et des recommandations difficiles à appliquer sur le terrain". Par ailleurs les participants ont apprécié les mesures prises par le premier ministère destinées à protéger l'enfance contre les différents types de crimes et de délinquance notamment la mesure relative à la désignation d'un médiateur social (éducateur). La problématique de l'éducation du délinquant dans le cadre des réformes introduites dans le système éducatif et les aspirations des familles étant au cœur des préoccupations du secteur de l'éducation, il s'avère indispensable, ont estimé quelques professeurs universitaires, d'élaborer des stratégies sociales qui prennent en charge les préoccupations et les aspirations du délinquant, de concert avec les secteurs concernés. Le recteur de l'Université d'Alger 2 Salah Khennour a proposé quant à lui de "créer une harmonie entre les institutions d'enseignement pédagogiques (écoles-lycées-universités) et les aspirations des familles à la formation d'une génération saine et équilibrée sur laquelle il faudra compter à l'avenir". Sabah Ayachi Mimouni, directrice du laboratoire (Université) de la famille, du développement et de la prévention contre la délinquance et la criminalité a insisté pour sa part sur l'importance du travail effectué par ce département dans la recherche de solutions idoines et efficaces aux problèmes que rencontre le délinquant. Elle a rappelé la création récente d'une nouvelle section au sein du laboratoire spécialisée en "sociologie familiale et infantile", chargée de trouver des solutions pratiques à tous ces problèmes sur la base d'études objectives menées sur le terrain.