Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) "ne s'est pas encore prononcé sur l'élection présidentielle de 2014 du fait de l'ambiguïté qui caractérise la scène politique", a affirmé, dimanche à Alger, le président du MSP, Abderrezak Mokri. Intervenant lors d'une conférence de presse animée en présence de Rached Ghannouchi, président du parti tunisien "Ennahdha", M. Mokri a fait savoir que sa formation menait actuellement des consultations avec des partis politiques influents en vue d'adopter une position à l'égard de la présidentielle de 2014 soulignant que sa formation "ne s'est pas encore prononcée sur la question compte tenu de l'absence d'indicateurs relatifs à cette importante échéance". "Nous ne voulons pas nous conditionner par rapport à des délais préalablement définis pour ne pas subir de pression et pour que ces consultations ne soient pas vaines", a-t-il dit concernant les consultations en cours. "Le MSP tient compte des circonstances que connaissent les partis participant à ces consultations et veut se donner le temps nécessaire pour ce faire, car nous sommes tenus par des échéances", a indiqué M. Mokri appelant à "conférer transparence et liberté" à la prochaine élection présidentielle. Dans ce contexte, M. Mokri a plaidé en faveur de l'impartialité de l'Administration et des institutions de l'Etat concernant l'action politique. "L'Algérie n'a pas besoin de tuteur. Il est inacceptable que quiconque décide à la place du peuple algérien", a-t-il souligné. Par ailleurs, le président du MSP a indiqué que ses entretiens avec le président du mouvement tunisien Ennahda portaient sur la situation dans la région du Maghreb et les voies et moyens de consolidation des liens de coopération et de fraternité unissant les peuples de la région en plus des questions d'intérêt commun. A une question sur la vision de Ghannouchi par rapport à la situation en Algérie, M. Mokri a souligné que Cheikh Ghannouchi ne voulait pas s'immiscer dans les affaires de l'Algérie et qu'il tenait à preserver ses bonnes relations l'unissant tant aux officiels qu'à d'autres parties. La visite de Ghannouchi, poursuit M. Mokri, "se veut le couronnement de relations amicales datant de dizaines d'années" ajoutant que "nous avons adressé une invitation à M. Ghannouchi comme à tant d'autres érudits et hommes politiques pour le colloque sur le défunt Nahnah". De son côté, M. Ghannouchi qui a assisté à une partie de la conférence de presse avait brièvement évoqué "la concession faite par son mouvement à travers la suppression du terme +Charia'a+ de la constitution tunisienne pour préserver les intérêts de la société tunisienne", affirmant que son mouvement accordait plus d'intérêt à la cohésion et à l'unité de la société tunisienne.