Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) a souligné, samedi à Alger, que la culture de la réconciliation nationale contribuera à "l'enrichissement des valeurs africaines partagées" et à la prise en charge du défi de la gestion et du respect de la diversité pour en faire le socle de la cohésion sociale. Dans une déclaration finale sanctionnant les travaux de sa réunion ministérielle consacrée au thème de "la réconciliation nationale, facteur crucial pour la sécurité, la stabilité et le développement durable en Afrique", le Conseil a relevé que la culture de la réconciliation nationale contribuera, aussi, à "l'enracinement de la démocratie, de la bonne gouvernance et des droits de l'homme". Rappelant les efforts continus de l'UA pour accroître l'efficacité et l'efficience de son approche en matière de prévention, de gestion et de règlement des conflits, le Conseil a, toutefois, réitéré sa "préoccupation face à la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement, ainsi que face à la banalisation du recours à la rébellion armée pour faire valoir des revendications politiques". En dépit des progrès "significatifs" accomplis dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité, "l'Afrique continue de faire face à la persistance des conflits, de l'insécurité et de l'instabilité, avec les conséquences humanitaires et socio-économiques qui en découlent", a avertit le Conseil. A cet égard, la prévention des conflits et le rétablissement de la paix, ainsi que sa consolidation, constituent les "défis majeurs" pour le continent, a estimé le Conseil qui a noté que "la réconciliation nationale s'imposait comme une nécessité incontournable pour surmonter les déchirements découlant des conflits et rétablir la cohésion sociale indispensable à la stabilité et au progrès". En outre, le Conseil a exhorté toutes les parties en conflit sur le continent à "faire preuve d'un plus grand sens de responsabilité et à s'engager résolument dans des processus de réconciliation nationale aux fins d'apporter ainsi leur contribution à l'émergence d'une Afrique apaisée, tournée vers un avenir de prospérité." Le Conseil a souligné la nécessité d'oeuvrer à la réalisation de l'objectif de mettre fin aux conflits à l'horizon 2020, tel qu'articulé par la Déclaration solennelle adoptée à l'occasion du 50ème anniversaire de l'OUA/UA par la 21ème session ordinaire de la Conférence de l'UA, tenue à Addis Abeba du 26 au 27 mais dernier. Par ailleurs, le Conseil a rappelé l'importance "cruciale" que revêt la lutte contre l'impunité, soulignant que les expériences de réconciliation nationale "mettent en lumière certaines caractéristiques communes qui peuvent servir d'inspiration à d'autres pays désireux de sortir durablement de l'engrenage de la violence". A ce propos, plusieurs points susceptibles de servir de fondement à la conduite de processus de réconciliation nationale ont été définis, dont "la forte volonté politique et la bonne foi des parties concernées", "une vision de paix durable pour les générations présentes et futures" et "l'adhésion aux principes du dialogue, de la tolérances mutuelle, de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale".