ABBES - Khaled a refusé les titres de "Cheikh" ou de "Cheb" pour le désigner. "Appelez-moi, Khaled tout court. Sec !" s'est-il adressé, mardi soir aux journalistes venus couvrir sa conférence de presse, tenue à Sidi Bel-Abbès, peu avant le début de la 2ème soirée du Festival de la chanson raï. Avec son légendaire sourire et ses yeux pétillants d'impatience d'aller retrouver son public, le King du raï s'est prêté avec décontraction et un certain amusement au jeu des questions-réponses des gens de la presse. "Je suis un ambassadeur de mon pays et de ma culture. Là où je vais, je transmets un message de mon pays et de ma culture. Je montre au public étranger que nous sommes comme tout le monde, des gens ordinaires comme les autres peuples du monde", a-t-il souligné. Sur sa stature internationale, l'enfant terrible d'Eckmühl s'est dit fier de représenter les musiques algérienne, maghrébine et arabe. "En modernisant ma musique et en chantant en français, je veux montrer qu'on peut faire les musiques des autres et en plus réussir", a-t-il précisé, non sans citer les expériences menées avec d'autres artistes et qui ont abouti à de véritables succès comme "Kutché", collaboration avec Safy Boutela, "Aïcha" et "C'est la vie", paroles signés par le français Jean Jacques Goldman ou encore "Didi" tube planétaire. Dans la même foulée, il a estimé nécessaire "d'élargir les horizons" "d'être à la page" et "d'innover tout en gardant son cachet". Loin de se lancer dans de longues discussions, Khaled se contente de réponses courtes, concises, franches et percutantes. Sur la situation du raï, il a dit que "le raï est aujourd'hui sur de bonnes rails". Au sujet du statut de l'artiste en Algérie, il estime que "quand on a une carrière étrangère et une renommée internationale, on n'a pas besoin de carte d'artiste". Sur ses relations "tendues" avec Mami, il a déclaré que "nous ne sommes pas des sioux pour enterrer la hache de guerre. J'espère que Mami reviendra en force sur la scène internationale". D'autre part, Khaled s'est montré "outré" par certains écrits journalistiques qui dénoncent les budgets destinés aux festivals et autres manifestations culturelles et artistiques. "Il ne faut pas se braquer sur les cachets accordés aux artistes. Il faut admettre aussi que ces festivals font vivre aussi des centaines de personnes qui se trouvent trop souvent dans des situations socioéconomiques difficiles", a-t-il souligné. Enfin, l'interprète du fameux hit "C'est la vie" a réaffirmé son intention de s'engager dans l'action humanitaire et d'aider les handicapés et autres personnes en difficulté. "Je reste déterminé à me lancer dans cette action mais reste à trouver des personnes à la hauteur et désintéressées pour m'accompagner et à m'aider à le faire", a-t-il confié.