Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a exprimé mardi, lors d'une visite à Mogadiscio, sa solidarité avec le peuple somalien, en particulier les centaines de milliers de personnes qui ont fui le pays et cherchent à y retourner après deux décennies de conflit, mais a appelé à une approche graduelle pour leur rapatriement. La Somalie est déchirée depuis 1991 par les combats entre factions, qui ont causé le déplacement de 1,1 million de personnes, alors que plus de 1 million d'autres vivent en exil dans les pays voisins, principalement au Kenya, en Ethiopie et au Yémen. Avec les progrès faits récemment par la Somalie sur la voie de la stabilité, certaines régions connaissant une stabilité croissante, les pays d'accueil des réfugiés envisagent désormais la possibilité de les inciter à revenir dans leur patrie, tandis que certains Somaliens ont spontanément décidé de regagner les zones qui sont sous le contrôle du gouvernement. Pour M. Guterres, le HCR n'aime rien tant que d'aider les gens à rentrer chez eux, pourvu que cela soit de leur plein gré et que les conditions pour un retour en toute sécurité et dans la dignité soient réunies. Il a cependant averti que la situation sécuritaire restait fragile, en particulier dans le centre-sud de la Somalie, d'où la plupart des réfugiés sont originaires, alors que l'acheminement de l'aide humanitaire dans la plupart de cette région reste en outre difficile. ''Tout retour en Somalie doit se faire, d'abord et avant tout, sur une base volontaire'', a déclaré M. Guterres, qui a jugé que les conditions pour un rapatriement rapide et à grande échelle n'étaient pas encore réunies. En juin dernier, une attaque a été perpétrée contre le siège de l'ONU à Mogadiscio, faisant huit morts. En outre, des milliers de personnes continuent de fuir la Somalie, quelque 21.000 arrivées de réfugiés ayant été enregistrées au cours du premier semestre de cette année. M. Guterres a, en conséquence, plaidé pour une approche graduelle permettant de fournir une assistance aux réfugiés qui souhaitent rentrer chez eux et de faciliter les retours dans des zones spécifiques considérées comme sûres.