La Fédération de France du Front de libération national (FLN) n'était ni avec le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), ni contre l'armée, mais avec le régime civil, lors de la crise de l'été 1962, a affirmé Me Haroun, membre de direction de la Fédération de France du FLN dans un entretien à l'APS. "La Fédération de France du FLN n'était pas d'accord avec Ben Bella et Boumediene. Elle n'était ni avec le GPRA, ni contre l'armée ‘Etat-major de l'ALN', mais avec le régime civil" a déclaré Ali Haroun. "Nous avions dit que ce gouvernement était reconnu par 50 Etats et donc il faut attendre que tout le monde soit rentré en Algérie pour organiser un congrès duquel sera issu un nouveau gouvernement", a-t-il souligné. Il a expliqué que cette position de la Fédération de France du FLN était dictée par le fait qu'un certain nombre de moudjahidines étaient encore "dans les prisons, dans les camps d'internement, au niveau des wilayas et des maquis". La décision prise à Tripoli (Libye), à cette époque-là, était motivée par "l'amour du pouvoir" et surtout "l'amour du siège", a-t-il précisé, réaffirmant que "la Fédération a refusé ces manœuvres". Ali Haroun a rappelé les conditions dans lesquelles il y a eu émergence de Ahmed Ben Bella qui "était une idole et il est devenu une personnalité connue au niveau international avant même Nelson Mandela". "Il était connu dans le monde arabe, le monde musulman, en Chine et Ben Bella s'est comporté comme le grand leader du FLN parce que tout le monde parlait de ‘l'avion de Ben Bella'" détourné par les Français et à bord duquel étaient présents également Hocine Ait Ahmed, Mustapha Lacheraf, Rabah Bitat et Ahmed Khider. Cependant, a tenu à le préciser Me Haroun, "il ne suffisait pas d'une aura pour diriger, mais il fallait avoir une force, et Boumediène avait l'armée des frontières qui était forte parce que les unités militaires stationnées dans les wilayas à l'intérieur de l'Algérie étaient exsangues".