Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé mardi à revoir l'organisation de sa force de maintien de la paix au Darfour (Minuad), gérée conjointement avec l'Union africaine et qui a récemment fait face à des attaques meurtrières. Sept Casques bleus ont été tués mi-juillet au Darfour dans la plus meurtrière attaque contre la Minuad. Mais le Conseil de sécurité est aussi inquiet de l'échec des négociations pour tenter de mettre fin à une décennie de conflit dans cette région de l'ouest du Soudan. Des centaines de combattants ont été tués dans des attaques entre tribus rivales, dont 130 pour la seule journée de lundi, et selon l'ONU 300.000 personnes ont dû fuir leurs maisons depuis le début de l'année. Mardi, les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont approuvé à l'unanimité l'extension de la mission de la Minuad jusqu'en août 2014, mais ils ont aussi demandé au secrétaire général Ban Ki-moon de revoir l'organisation de cette force de maintien de la paix, qui compte 19.000 soldats et policiers. Le Conseil a recommandé des changements d'ici le mois de février. La Minuad a parfois été critiquée pour n'avoir pas utilisé tous les pouvoirs dont elle disposait pour endiguer une montée de la violence endémique ces deux dernières années. Le Conseil de sécurité a ainsi demandé à M. Ban de mener "un examen détaillé des progrès de la Minuad" concernant ses objectifs. Il souhaite aussi que la Minuad "utilise tous ses mandats et ses capacités" pour protéger les civils, et il veut également "un déploiement militaire actif et davantage de patrouilles dans les zones à risques". La Mission de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour a été créée dans le cadre du chapitre VII de la charte des Nations unies, qui autorise l'usage de la force armée. Elle est en place depuis 2008. Mais des observateurs estiment qu'elle n'est pas assez active dans l'exécution de son mandat de protection des civils. Le Darfour vit depuis 2003 un conflit dévastateur entre tribus locales rebelles et Khartoum qui a fait au moins 300.000 morts et 1,8 million de déplacés, selon l'ONU. Le président tanzanien, Jakaya Kikwete, avait réclamé une capacité de défense renforcée pour les membres de la Minuad après l'attaque qui a tué sept Casques bleus tanzaniens et fait 17 blessés le 13 juillet.