La tenue d'une élection présidentielle à Madagascar, reportée déjà deux fois sine die, est encore possible cette année, a estimé vendredi le chef des médiateurs de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), l'ancien président mozambicain Joachim Chissano. "La Commission Electorale Nationale (CENIT) va bientôt fixer les dates", a indiqué le médiateur de la SADC. "Les dates qu'ils (la CENIT et les Nations Unies) vont fixer visent à tenir les élections, c'est-à-dire, le deuxième tour d'ici à la fin du mois de novembre", a-t-il ajouté. Au-delà de cette date, aucun scrutin ne peut raisonnablement se tenir en raison de la saison des pluies. M. Chissano a affirmé que l'actuel homme fort de la Grande Ile, Andry Rajoelina, président non élu depuis le renversement de Marc Ravalomanana, l'avait assuré de "sa détermination à tout faire pour assurer que les élections se tiennent cette année, et si possible vers la fin du mois de novembre". Le processus électoral à Madagascar est au point mort depuis le mois de mai et la décision de la Cour électorale spéciale (CES) de valider des dossiers de candidature rivale non conformes au code électoral et créant les conditions d'une confrontation électorale complexes. Un premier pas pour débloquer la situation a été franchi jeudi avec la promulgation express par M. Rajoelina d'une loi donnant à la CES une nouvelle composition élargie à des juristes et universitaires, préalable à une possible rectification de la liste de candidats. Cette refonte de la CES fait partie des conditions posées par la communauté internationale, incarnée dans le Groupe de contact GIC-Madagascar, et bailleur de fonds indispensable pour organiser le scrutin, pour continuer d'assister le pays dans sa sortie de crise.