OUZOU - Un millier de citoyens environ ont accompli la prière du Maghreb et rompu le jeûne (iftar), lundi soir en plein air, sur la Place de L'olivier, à l'entrée ouest de la ville de Tizi-Ouzou, a-t-on constaté. Cette action a été initiée en réaction à une rupture du jeûne, observée, en plein jour samedi dernier, sur ce même lieu par un groupe de jeunes, composé majoritairement de militants pour le Mouvement de l'autonomie de la Kabylie (MAK, non agrée), en mettant en avant "la défense de la liberté de conscience et le respect des libertés individuelles et de culte". Après une rupture symbolique du jeûne avec du petit lait et des dattes ramenés par des citoyens dans des sachets spécialement pour la circonstance, les participants à cette manifestation ont accompli la prière sur des carpettes qui ont tapissé la Place de L'olivier. La prière et la rupture du jeûne ont été annoncées à travers un affichage discret et laconique placardé, le jour même, en de rares endroits de la ville, mais aucune affiche appelant à cette manifestation n'a été apposée sur les murs des mosquées de la cité des genêts. Ces deux actes ont été effectués en présence d'imams et du directeur de wilaya des affaires religieuses et des waqfs, Saib Mohand Ouidir, qui, approché par l'APS sur place, a qualifié cette action d'"initiative citoyenne prise pour réaffirmer l'attachement indéfectible de la région à l'Islam et faire échec à ceux qui osent attenter à la cohésion nationale, en se singularisant par des provocations au sentiment profondément religieux des Algériens". Des membres du groupe musical "Amazigh Crowd", qui s'est signalé par une large banderole portant son nom, étaient présents au niveau de la Place de L'olivier. "Cette contre-manifestation a été une réussite totale, en ce sens qu'elle a drainé beaucoup plus de monde que le rassemblement des non jeûneurs qui se comptent essentiellement (...) parmi les adeptes du MAK, connus pour leurs visées séparatistes", a estimé M. Saib, en avançant pour preuve "la présence à cette rencontre démonstration de gens non prieurs, mais musulmans". En un mot, a-t-il conclu, "cette réplique pacifique a mis en échec le plan de ceux qui ont voulu se distinguer, en misant sur la fitna pour se faire médiatiser". "Allah Akbar. Nous sommes musulmans", "Nous sommes des Amazighs musulmans". "Assa azaka, l'islam yella yella" (l'islam existera toujours), "Ni orientale, ni occidentale, Tizi-Ouzou est et restera musulmane", ont été, entre autres, les mots d'ordre scandés par les participants à ce rassemblement, qui s'est dispersé dans le calme vers 20h20.