L'Association de défense des droits de l'homme au Maroc a réclamé mardi depuis Paris des excuses et une demande "officielle" de la part du roi du Maroc aux victimes du pédophile espagnol gracié, à leurs familles et au peuple marocain dont la "dignité a été souillée". Tout en se déclarant "indignée" et "scandalisée", l'Association a, dans un point spécial de la situation des droits de l'homme au Maroc dont une copie a été remise à l'APS, exprimé sa solidarité avec les enfants victimes du pédophile et de leurs familles, se joignant au mouvement de protestation populaire pour dire sa "ferme condamnation des actes du pédophile et de sa grâce". Suite à un mouvement de protestation au Maroc et en France, engendré par la grâce du pédophile, le monarque marocain est revenu sur cette décision ordonnant le retrait de cette grâce et la révocation du patron de l'administration pénitentiaire, accusé d'avoir transmis "par inadvertance" des informations erronées de la situation pénale du pédophile. Tout en estimant que le désormais ex-délégué générale l'administration pénitentiaire n'est qu'un des responsables de cette situation dans les prisons marocaines, l'Asdhom exige une "vraie commission d'enquête impartiale" pour déterminer toutes les responsabilités dans cette affaire, et la mise en œuvre de la révision nécessaire de la procédure des grâces en garantissant son équité et surtout sa transparence et pour "mettre fin à l'impunité dont jouissent jusqu'à maintenant des criminels". Elle réclame aussi une commission d'enquête sur les "exactions et la répression féroce" qui ont accompagné les rassemblements pacifiques de dénonciation, organisés vendredi dernier à travers différentes villes du Maroc, et la libération de tous les prisonniers politiques et d'opinion, les vraies victimes de la répression, et l'arrêt des poursuites contre les militants, les défenseurs des droits de l'Homme et les journalistes indépendants "qui ne courbent pas l'échine". Aux yeux de l'Association, sans ce "minima" d'initiatives politiques, on ne saura parler de volonté de dépassement de cette crise et de réhabilitation de la dignité du peuple marocain. Des centaines de personnes s'étaient rassemblées samedi dernier devant l'ambassade du Maroc à Paris pour "dénoncer" la libération d'un pédophile espagnol ayant fait onze victimes. A l'appel de l'Association marocaine des droits de l'homme d'Ile-de-France (AMDH-Idf), les manifestants scandaient "Enfants violés, pédophiles graciés", exprimant leur colère contre la dernière grâce royale dans le pays qui avait touché 48 prisonniers espagnols dont le pédophile en question. Le Maroc a été déjà confronté à plusieurs affaires de pédophilie au cours des derniers mois. En juin, un Britannique a été interpellé à Tétouan (nord). En mai, un Français de 60 ans avait été condamné à douze ans de prison ferme par un tribunal de Casablanca pour des actes pédophiles.