Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi devant l'ambassade du Maroc à Paris pour "dénoncer" la libération d'un pédophile espagnol ayant fait onze victimes, a-t-on constaté sur place. A l'appel de l'Association marocaine des droits de l'homme d'Ile-de-France (AMDH-Idf), les manifestants scandaient "Enfants violés, pédophiles graciés", exprimant leur colère contre la dernière grâce royale dans le pays qui avait touché 48 prisonniers espagnols dont le pédophile en question. "Tous contre les violeurs de nos enfants" et "les enfants ne sont pas à vendre au Maroc" figuraient parmi les pancartes brandies par les contestataires, pour la plupart des jeunes militants des droits de l'homme établis en France. Pour Sophia Laaradj de l'AMDH, ce rassemblement exprime "une indignation et une colère contre la décision de grâce royale" et pour "soutenir les familles victimes du violeur et leurs enfants". "Une telle décision fait que les citoyens marocains n'ont plus confiance en leur justice et à sa supposée indépendance. Une justice qui condamne à 30 ans de prison et qui gracie à chaque fête du trône n'est plus crédible", a-t-elle déclaré à l'APS. Un militant de l'Association des travailleurs immigrés en France (ATMF), Djaou Ayad, s'est, de son côté, félicité de la "grandiose mobilisation" de Paris en dépit de sa coïncidence avec une période de vacances. "Ce n'est qu'un premier rassemblement en France qui fait écho à ceux déjà organisés au Maroc. Il ira en s'amplifiant parce que la situation des droits de l'homme est gravissime au Maroc", a-t-il dit. Mardi, le roi du Maroc Mohammed VI avait ordonné la libération de 48 prisonniers espagnols. L'homme dont les manifestants contestent la libération est âgé de 60 ans et a été reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Il avait été incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat, pour une peine de 30 ans. Le Maroc a été confronté à plusieurs affaires de pédophilie au cours des derniers mois. En juin, un Britannique a été interpellé à Tétouan (nord). En mai, un Français de 60 ans avait été condamné à douze ans de prison ferme par un tribunal de Casablanca pour des actes pédophiles.