Le 46e Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (Fnta) aura vu se distinguer, au bout d'une semaine de compétition, de jeunes metteurs en scène et comédiens malgré les mauvaises conditions techniques des représentations, s'accordent à dire les observateurs et habitués du festival. Tenu du 24 au 31 août à la maison de jeunes "Mohamed Morsli", dans le quartier de Salamandre, le Fnta aura proposé douze représentations de niveau inégal dans des registres divers (comédie, tragédie, drame, théâtre traditionnel, etc..) avec des questionnements sur des thèmes comme l'oppression, la solidarité ou encore des interrogations d'ordre moral et philosophique. Ces sujets ont été abordés par des textes en Arabe, classique ou dialectal, et en langue amazighe, de qualité jugée "moyenne" par les spécialistes, à des rares exceptions comme celui, proverbial et subtil, de Djilali Laoufi de la troupe Mustapha Kateb(Mostaganem) ou encore le texte de Abd El Fetah Rouas de "Arrissala lil masrah"(M'sila. Les pièces en compétition se sont, en outre, distinguées par "une recherche esthétique qui a primé sur le contenu", estime, pour sa part, l'universitaire Khiat Ahmed à propos des différentes mises en scène proposées. Cette orientation artistique s'est confirmée chez de jeunes dramaturges, à l'exemple de Neghouache Chahinez (Constantine) qui a mis en scène "Min khalf al abouab" (Derrière les portes), une tragédie familiale sur le thème de l'oppression qui avait fait sensation lors de la deuxième soirée de compétition. D'autres metteurs en scène plus expérimentés comme El Djilali Boudjemâa ont proposé des expériences tirées du patrimoine culturel maghrébin dans "Afrique 50 /35", une adaptation d'une £uvre du grand dramaturge algérien Ould Abderrahmane Kaki, inspirée du théâtre traditionnel "El Halka". Le jeu des comédiens à l'épreuve des mauvaises conditions techniques Habituellement organisé à la maison de culture de Mostaganem, le Fnta a été déplacé cette année sous un chapiteau dressé dans la maison de jeunes du quartier de Salamandre, en raison des travaux de rénovation du théâtre de la maison de la culture, toujours en cours depuis la fin de la 45e édition en septembre 2012. Ce choix de représentations en plein air, sur une scène éloignée des spectateurs, a contraint les comédiens à utiliser des microphones portatifs qui se sont avérés gênants pour ces derniers. L'utilisation des microphones a également "dénaturé" le jeu des comédiens dont la portée vocale et l'intonation constituent des critères de qualité, estiment des observateurs avisés comme l'écrivain Habib Tangour ou encore le dramaturge et comédien Ahmed Haroun. Autre problème posé par les comédiens et les directeurs des troupes, l'éloignement des différents centres d'hébergement des festivaliers qui n'a "pas permis d'établir assez d'échanges entre les différents acteurs de la manifestation", pourtant principal objectif d'un festival culturel. Même si les organisateurs avaient prévu des débats tous les matins, au lendemain des représentations, ces derniers n'ont pas drainé assez de participants, estiment les festivaliers. Le 46e Fnta a, par ailleurs, vu la participation de cinq troupes des régions sud algérien (El Bayadh, Tamanrasset, Adrar, Touggourt et Ouargla), invitées pour la première fois dans l'histoire du festival pour des représentations en hors compétition dans différentes communes de Mostaganem. Ces troupes avaient été conviées à des sessions de formation à la dramaturgie, avaient annoncé les organisateurs, mais qui n'ont pas pu être organisés à cause des "différents changements d'horaires" qui ont affecté leur programmation, avait expliqué Soudani El Mekki, directeur de la troupe "As-sitar al masrahi" de Touggourt.