La troupe de la coopérative ''Achamâa li athakafa'' de Constantine a présenté lundi soir au 46ème Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (Fnta) "Min khalf al abouab" (Derrière les portes), une tragédie familiale sur le thème de l'oppression et qui a fait sensation lors de la deuxième soirée de compétition. Première mise en scène de Neghouache Chahinez sur une adaptation en arabe algérien de l'auteur cubain exilé en France, José Triana, ''Min khalf al abouab'' relate l'histoire d'un jeune homme (interprété par Boulemdayes Chaker) rongé par la culpabilité après avoir assassiné ses parents avec l'aide de son frère (Labiadh Ramzi) et de ses deux sœurs (le metteur en scène et Mouni Boualem), dans le but de "franchir le pas de la porte" de la maison familiale, symbole de l'enfermement. Dans un décor de sous-sol délabré, empli de toiles d'araignées et de cartons, le spectateur assiste à la descente aux enfers du héros en découvrant au fil de la pièce les motivations de son crime, le tout dans une ambiance qui mêle macabre, délire collectif de la fratrie et humour grinçant, véhiculés par un texte puissant et un jeu des comédiens maîtrisé. Cette pièce a réussi à captiver une majeure partie du public par sa mise en scène dynamique et diversifiée, marquée par de nombreux passages chantés et par une utilisation constante des éléments du décor durant l'action, une richesse qui a pu tenir en haleine les spectateurs. Le metteur en scène a, en outre, choisi une narration basée sur des procédé tels que l'incarnation sur scène du délire du meurtrier, joué par les autres comédiens qui passaient d'un rôle à l'autre, ou encore la révélation de certaines parties importantes de l'histoire par des parodies de journal télévisé, de séries policières et de cour de justice, un choix artistique qui a donné de la profondeur à la pièce, de l'avis de spectateurs avisés. ''Min khalf al abouab'' se distingue également par son aspect "symbolique" qui laisse une grande part de liberté au spectateur dans l'interprétation, ainsi que l'a expliqué Neghouache Chahinez, tout en concédant y avoir glissé de nombreuses références à la situation politique dans des pays comme la Syrie, la Tunisie ou encore le Mali. Le public a pu également mieux apprécier le texte de la pièce grâce à de meilleures conditions techniques, notamment du point de vue de l'acoustique et ce, par l'utilisation de micro-casques portés par les comédiens au lieu de ceux accrochés sur scène lors de la première soirée. Autre pièce présentée lors de cette deuxième soirée de compétition, ''Laylet Al Hadjadj al akhira'' (La dernière nuit de Al Hadjajd) de la troupe ''Rissalet al masrah'' de M'sila, inspirée du règne du gouverneur de Damas (Syrie) au 8ème siècle sous le califat omeyyade.
De jeunes comédiens de Ouargla font leurs premiers pas sur scène Cinq jeunes comédiens amateurs de Touggourt (Ouargla) ont fait lundi soir leurs premiers pas sur scène en présentant, dans la sélection "off" du 46ème Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (Fnta), une pièce sur le thème de la déperdition scolaire. A la salle des fêtes de la commune de Stidia (15km de Mostaganem), Safa Ben Djeriou, Abassi Djalal, Taha Soudaini, Mohammed Ben Yahia et Zakaria Ben Bouzid, membres de l'association ''As-sitar al masrahi'', ont interprété d'une manière prometteuse leurs premiers rôles au théâtre dans la pièce ''Nar wa nour'' sous la direction du président de la troupe Soudani El Mekki. Devant un public restreint, composé d'une quinzaine d'enfants et de membres l'association mostaganémoise Mustapha Kateb qui exploite la salle, ces comédiens âgés entre treize et dix- huit ans ont réussi à captiver l'assistance malgré la simplicité de la pièce, mettant en scène les mésaventures de différents personnages (enfant en échec scolaire, chômeur, analphabète, père de famille) dont le trait commun est de n'avoir pas fait preuve d'assez d'ambition et de volonté. Evoluant dans un décor rudimentaire mais habilement exploité, ces jeunes amateurs ont fait preuve d'une présence remarquable pour une première expérience, à la fois dans l'utilisation de l'espace scénique et dans la manière de déclamer les répliques, de l'avis des comédiens expérimentés de l'association hôte de la représentation. Cette pièce "éducative" destinée à un jeune public a été conçue pour des comédiens qui ne sont jamais montés sur scène en partant "d'une réalité qui les concerne pour susciter leur intérêt et les investir davantage", mais surtout pour que ces derniers "tirent profit du message que la pièce véhicule avant de le transmettre au public", explique Soudani El Mekki. A propos de la participation de sa troupe au Fnta, M. El Mekki regrette que ses jeunes poulains n'aient pas encore pu profiter des ateliers de formation, prévus pour les troupes sélectionnées en ½ off " du festival, à cause des "différents changements d'horaires" qui ont affecté la programmation. Un défaut d'organisation qui suscite "une grande déception des membres de la troupe", confie-t-il. Cinq troupes des régions du Sud algérien (El Bayadh, Tamanrasset, Adrar, Touggourt et Ouargla) sont invitées pour la première fois dans l'histoire du festival pour des représentations en hors compétition dans différentes communes de Mostaganem. Ces troupes ont été conviées à participer à des sessions de formation à la dramaturgie, avaient annoncé les organisateurs. Ouvert samedi, le 46ème Fnta se poursuit jusqu'au 31 août avec douze troupes de huit régions d'Algérie en compétition pour le premier prix.