Le Directeur régional de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique, Dr Luis Sambo, a révélé que la population âgée en Afrique subsaharienne devrait atteindre 67 millions d'ici à 2025. Lors de la 63e session du Comité régional de l'OMS pour l'Afrique qui se tient du 2 au 6 septembre à Brazzaville (Congo), le responsable onusien a indiqué que, selon les prévisions de l'OMS, la population âgée en Afrique subsaharienne, qui était de 43 millions de personnes en 2010, devrait atteindre 67 millions d'ici à 2025 et 163 millions à l'horizon 2050. Selon le Bureau de l'OMS à Alger, Dr Sambo a appelé, à cette occasion, à "garantir un vieillissement en bonne santé pour la population de la région" soulignant que cela est susceptible de contribuer au développement et au maintien des fonctions mentales, sociales et physiques optimales chez les personnes âgées, et celles-ci sont définies comme des personnes âgées de 60 ans et plus. Il explique dans le rapport que le nombre de personnes âgées augmente actuellement, et celles-ci sont confrontées à un risque accru de maladies chroniques, de handicap et de mort prématurée. D'ici à 2020, les maladies non transmissibles figureront parmi les principales causes de morbidité dans la Région africaine, affectant essentiellement les personnes âgées. Cette situation constitue une charge supplémentaire sur des systèmes de santé nationaux "déjà sollicités au-delà de leurs capacités", a-t-il ajouté. Il a cependant déploré le fait que les pays n'ont pas fait de la question du vieillissement en bonne santé une priorité de leurs programmes nationaux de santé et de développement. Les systèmes de santé de la plupart des pays ne prennent pas des dispositions appropriées en faveur des personnes âgées, et ils ne sont pas encore disposés à répondre aux besoins des personnes âgées dont le nombre s'accroît rapidement, a indiqué le responsable onusien précisant que seulement 10 pays de la Région ont adopté des politiques nationales sur le vieillissement, mis en place des organes spécialisés ou inclu les questions liées au vieillissement dans les politiques gouvernementales. Comme dans d'autres régions du monde, les personnes âgées de la Région africaine rencontrent des difficultés liées aux problèmes de santé chroniques tels que les maladies cardiovasculaires, les cancers, le VIH, les maladies respiratoires chroniques et le diabète, la déficience visuelle et auditive, le déclin des capacités mentales, a-t-il dit, estimant que, par conséquent, elles nécessitent des services de soins de santé à long terme, qui sont souvent médiocres ou inaccessibles. Le responsable onusien a rappelé que la pauvreté et la malnutrition contribuent considérablement à la prévalence de la maladie et de l'invalidité chez la plupart des personnes âgées de la Région. Cela est dû en partie, a-t-il indiqué, à la faible priorité accordée aux personnes âgées dans les politiques nutritionnelles des pays de l'Afrique subsaharienne. L'érosion du système de la famille élargie, associée à l'urbanisation rapide et aux migrations internationales, désorganise les modèles traditionnels de soutien familial aux personnes âgées en Afrique. De plus, le manque de commodités pouvant permettre aux personnes âgées de se rencontrer et de se livrer à des activités de loisirs, laisse la majorité d'entre elles mener une vie sédentaire. Aussi sont-elles privées des avantages offerts par une activité physique modérée et régulière, qui a l'avantage de retarder le déclin fonctionnel et de réduire la prévalence de maladies chroniques chez les individus en bonne santé et ceux souffrant de maladies chroniques, a-t-il ajouté. Outre les maladies et la marginalisation sociale, les pays de la région n'accordent pas une attention particulière aux personnes âgées réfugiées ou déplacées à l'intérieur de leur propre pays lors des situations d'urgence telles que les catastrophes naturelles et les conflits armés.