La création du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), le 19 septembre 1958, avait pour objectif d'entrer en négociation avec la France pour le recouvrement de la souveraineté nationale et l'indépendance totale de l'Algérie, a affirmé jeudi à Alger l'ancien ministre de la communication Lamine Bechichi. "Après les victoires militaires et diplomatiques remportées par la révolution algérienne, sa direction a décidé de créer un gouvernement provisoire qui sera la partie essentielle dans les négociations avec la France sur le recouvrement de la souveraineté nationale et l'indépendance totale de l'Algérie", a ajouté M. Bechichi lors de la conférence organisée par le ministère des Moudjahidine à l'occasion du 55e anniversaire de la création du GPRA. Le GPRA et la délégation algérienne chargée des négociations, a-t-il dit, étaient "attachés" lors des négociations avec la France au principe de l'unité territoriale et de l'impératif de "ne céder aucun pouce du territoire national". Pour l'intervenant "ce gouvernement dont la création a été proclamée à partir de trois capitales arabes (le Caire, Tunis et Rabat) avait été reconnu par plus de 30 Etats arabes, africains, asiatiques et américains). Le GPRA, a-t-il souligné, "a joué un rôle primordial au plan international concluant des dizaines d'accords et de traités internationaux". L'intervenant a mis en exergue le rôle du GPRA dans la prise en charge des affaires des réfugiés algériens à l'étranger, la préparation des cadres pour la période post-indépendance, la lutte contre les complots tissés par les ennemis de la Révolution algérienne, la mise en échec des thèses coloniales contre la déclaration du 1er novembre 1954 et l'activation de la diplomatie aux plans régional et international pour gagner le soutien international à la cause algérienne. L'ancien ministre a également évoqué les étapes importantes du processus de libération avant la création du GPRA dont les attaques du 20 août 1955, le congrès de la Soummam, la bataille d'El Djorf, la participation du FLN au congrès des pays non-alignés à Bandung (Indonésie) en 1955 et l'inscription, pour la première fois, de la question algérienne, à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations unies en 1955. Intervenant à son tour, l'universitaire Omar Boudarba a affirmé que le GPRA a également été créé pour parer aux pressions étrangères sur la Révolution et consolider ses institutions par une structure officielle de négociation avec la France. Le principe de la création du GPRA, a-t-il précisé, était fondé sur la nécessité de préserver les intérêts du peuple et de la cause algérienne, le respect de la souveraineté des Etats notamment les Etats voisins et la neutralité dans le conflit qui existait entre les deux blocs Est-ouest à cette époque-là. L'intervenant a mis en relief le rôle joué par la diplomatie algérienne dans "la mise en échec des thèses coloniales, l'obtention du soutien des Etats à la cause algérienne et la mise en échec des complots des ennemis de la révolution à l'intérieur du pays". M. Boudarba a passé en revue les efforts de la diplomatie algérienne à l'étranger durant cette période pour mobiliser l'opinion internationale à la question algérienne, œuvrer à son internationalisation dans les concerts internationaux et acquérir les armes et les acheminer vers la direction de la révolution à l'intérieur du pays. La diplomatie algérienne, a-t-il poursuivi, a "compté sur toutes les couches de la société avant le déclenchement de la révolution, tels les sportifs, les étudiants et les artistes pour faire connaitre la justesse de la cause algérienne et la lutte du peuple algérien pour le recouvrement de ses droits spoliés". De nombreux intervenants ont abordé les différentes étapes de la révolution algérienne, le rôle du GPRA dans la mise en place des fondements de l'Etat algérien avant l'indépendance et la coordination entre la direction militaire de la Révolution et la délégation chargée des négociations avec la France.