La formation du Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), le 19 septembre 1958, avait constitué « un triomphe de la révolution », quatre ans seulement après le déclenchement de la guerre de libération, selon les participants à la conférence, organisée à Alger, au musée national du Moudjahid. Il s'agissait, selon des acteurs de la révolution et des historiens présents, de faire connaître la cause algérienne dans le monde et de faire barrage aux opérations de propagande que menait la diplomatie française pour dénaturer la révolution algérienne. M. Abdelhamid Mehri, ancien membre du GPRA, a souligné, à propos, que la formation du gouvernement a donné « un nouvel élan » à la révolution algérienne en ce qui concerne notamment sa relation avec les pays qui l'ont soutenue. Le GPRA avait ainsi joué, poursuit-il, « un grand rôle » dans la diplomatie en faisant connaître la cause algérienne dans les forums internationaux. C'est ce qui avait permis de gagner, a-t-il ajouté, la reconnaissance de plusieurs pays amis arabes et étrangers. M. Mehri a également évoqué, dans son intervention, le rôle de la guerre de libération nationale dans la formation des cadres dirigeants, après l'indépendance dans notamment les domaines militaire et diplomatique. C'est pourquoi il est important de commémorer, déclare-t-il, le 19 septembre 1958, date de la création du GPRA ainsi que le 19 mars, la fête de la victoire et du 5 juillet, afin de préserver la mémoire de la nation. M. Lamine Khan, ancien membre du GPRA, a souligné, pour sa part, que la révolution algérienne avait traversé « des étapes historiques importantes », citant la réunion du groupe des 22, l'offensive du Nord-Constantinois, le congrès de la Soummam et la création du GPRA. C'est ainsi qu'il a rappelé le rôle éminent du gouvernement provisoire dans les négociations d'Evian, le cessez-le-feu et l'indépendance nationale, le 5 juillet 1962. Le diplomate Saleh Belkoubi a insisté dans son intervention sur les opérations diplomatiques menées dans les forums internationaux tels que l'importante conférence internationale des « pays non-alignés » de Bandung qui s'était déroulée en avril 1955. Plusieurs pays avaient reconnu, à cette occasion, le droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'indépendance. Pour M. Saïd Abadou, secrétaire général de l'ONM, la formation du GPRA constituait « un couronnement de la lutte héroïque et des grands sacrifices consentis par le peuple algérien ».