Des dirigeants africains tiendront début octobre un sommet spécial consacré aux procès pour crimes contre l'humanité intentés par la Cour pénale internationale (CPI) contre les leaders kényans, selon un diplomate kényan. De plus en plus opposée à ces procédures, l'Union africaine (UA) accuse la CPI, basée à La Haye (Pays-Bas), de se focaliser sur les poursuites visant des Africains, et lui avait déjà demandé d'abandonner les procès concernant le Kenya. L'organisation panafricaine demande désormais que les procès visant le président kényan Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto, jugés pour "crimes contre l'humanité", se tiennent au Kenya. Le sommet "consistera en un suivi de la décision prise en mai" par les dirigeants africains, "lorsqu'ils avaient demandé à la Cour pénale internationale de donner au Kenya la possibilité d'enquêter et de juger les accusés", a indiqué le vice-président de la Commission de l'UA Erastus Mwencha, lui-même kényan. Il a précisé que la réunion se tiendrait "début octobre" dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, siège de l'UA. Le président Kenyatta et le vice-président Ruto, comme l'animateur de radio Joshua Arap Sang, sont poursuivis pour "crimes contre l'humanité" pour leur rôle présumé dans les violences ethniques ayant déchiré le Kenya après l'élection présidentielle de 2007. En quelques semaines, les affrontements entre leurs ethnies respectives, les Kikuyu et les Kalenjin, avaient fait au moins 1.100 morts et entraîné le déplacement de 600.000 personnes.