Le président en exercice de l'Union africaine (UA), le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, a déclaré lundi à Addis Abeba que 99% des inculpés de la Cour pénale internationale (CPI) "sont Africains", accusant cet organe de mener une "sorte de chasse raciale". Lors de la création de la CPI, "l'objectif était d'éviter toute sorte d'impunité, mais désormais le processus a dégénéré en une sorte de chasse raciale", a-t-il déclaré, après la clôture du 21e sommet des chefs d'Etat de l'organisation dans la capitale éthiopienne.
"99% des inculpés de la CPI sont Africains, cela montre donc que quelque chose est biaisé au sein du système de la CPI et nous contestons cela", a poursuivi le Premier ministre éthiopien.
Le sommet de l'UA a réclamé le transfert à la justice kényane des poursuites engagées par la CPI contre les président et vice-président kényans, pour "crimes contre l'humanité".
"Les dirigeants africains ne comprennent pas les poursuites contre ces présidents (les deux chefs de l'exécutif kényan), je pense donc que la CPI doit bien voir qu'elle ne devrait pas pourchasser des Africains", a poursuivi M. Desalegn devant la presse.
Uhuru Kenyatta et William Ruto, élus respectivement en mars dernier président et vice-président du Kenya, sont poursuivis par la CPI pour leur rôle présumé dans l'organisation des terribles violences ayant suivi le scrutin présidentiel de décembre 2007 au Kenya.
Le procès d'Uhuru Kenyatta doit commencer le 9 juillet à La Haye, siège de la CPI. Celui de William Ruto aurait dû débuter ce mardi, mais a été reporté sine die début mai.