La confrérie des Frères musulmans égyptiens a estimé lundi que le jugement interdisant ses activités était "politique et entaché de corruption", promettant de rester "présents sur le terrain". La confrérie a estime dans une déclaration sur son site officiel que "le jugement (ordonnant la) dissolution est politiquement motivé et fait partie de la répression en cours contre les Frères musulmans", et promis de "rester toujours présente sur le terrain même après sa dissolution". Ces déclarations des Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi destitué en juillet par l'armée, interviennent peu après qu'un tribunal ait interdit leurs "activités" et ordonné la confiscation de leurs biens. Le mouvement souligne dans sa déclaration que "les Frères musulmans sont une partie de la société égyptienne, les décisions judiciaires entachées de corruption et politiques ne peuvent rien y changer". Le jugement du tribunal réuni en urgence lundi s'applique à la confrérie, ainsi qu'à l'Association des Frères musulmans, une ONG créée sous la présidence de M. Morsi, mais aussi à "toute organisation qui en émane ou est financée par eux". Un expert en droit international, Aymen Salama, cité par l'agence de presse égyptienne Mena, a néanmoins expliqué qu"une loi internationale conférait aux Etats souverains le droit de dissoudre des partis et organisations en cas d'extrême nécessité". Les Frères musulmans avaient remporté fin 2011 les législatives en Egypte. Depuis la destitution de M. Morsi et son arrestation, les nouvelles autorités installées par l'armée ont arrêté plusieurs membres de la confrérie dont la plupart des dirigeants des Frères musulmans.