Wall Street a nettement rebondi mardi, les investisseurs misant sur une résolution rapide de la crise budgétaire aux Etats-Unis, à l'origine de la paralysie des services de l'Etat fédéral : le Dow Jones a gagné 0,41% et le Nasdaq 1,23%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones s'est adjugé 62,03 points à 15.191,70 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 46,50 points à 3.817,98 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 0,80% (+13,45 points) à 1.695,00 points. Malgré d'intenses tractations de dernière minute à Washington, aucun projet de loi de finances n'a pu être adopté à temps et l'Etat fédéral a été contraint de mettre au chômage technique des centaines de milliers de fonctionnaires. Les investisseurs n'ont pas pour autant cédé à la panique. "La plupart des gens semblent penser qu'un accord va finir par être trouvé" et que la paralysie de l'Etat fédéral "ne va pas durer trop longtemps", relève William Lynch de Hinsdale Associates. Signe du relatif stoïcisme des investisseurs : le VIX, l'indice de volatilité des prix qui reflète la nervosité du marché, a reculé. Si elle se prolonge en revanche, cette situation pourrait "avoir un impact sur l'économie", souligne Art Hogan de Lazard Capital Markets. "Les consommateurs et les entreprises vont repousser à plus tard leurs décisions et le pouvoir d'achat des fonctionnaires mis au chômage technique va être affecté", explique-t-il. Mais "le marché semble penser que cette situation a déjà été prise en compte" par les investisseurs, remarque le spécialiste : entre les récents records atteints par les indices le 18 septembre, quand Wall Street a commencé à surveiller de près les négociations sur le budget et le plafond de la dette, et lundi soir, le Dow Jones avait perdu près de 3,5% et le S&P 500 près de 2,5%. Au-delà des considérations sur les manœuvres politiciennes en cours au Congrès américain, les courtiers ont aussi été encouragés par l'annonce d'une accélération, pour le quatrième mois consécutif, de l'activité des industries manufacturières aux Etats-Unis en septembre. Les indices ont également bénéficié de l'afflux de liquidités, typique d'un début de trimestre. Le marché obligataire est de son côté resté "insensible aux démonstrations de force politique" à Washington, selon Brian Rehling de Wells Fargo Advisors. Les fermetures partielles de services publics "n'ont rien de nouveau", c'est la 18e fois depuis les années 1970, explique-t-il. De même "le plafond de la dette a été relevé près de 80 fois depuis 1940". Aussi les investisseurs "s'attendent à ce qu'un compromis soit trouvé avant que l'économie ne soit vraiment affectée à long terme", estime Brian Rehling. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,646% contre 2,615% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,721% contre 3,686% la veille.