Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a appelé le gouvernement à procéder sans délai à l'établissement du procès verbal de dissolution du Comité militaire pour la réforme des Forces de Sécurité et de Défense et à la liquidation des fonds du comité. Le chef de l' Etat malien dit avoir "instruit la liquidation de tous les fonds du Comité militaire (..)", dans un discours à la nation mercredi soir. Dans ce discours diffusé à la télévision nationale ORTM, le président Keita s'est en outre indigné par les évènements survenus lundi au camp militaire de Kati (près de Bamako) où des militaires se sont révoltés pour manifester leur mécontentement de n'avoir pas reçu des promotions. "L'indiscipline et l'anarchie ne sauraient être tolérées" , a dit le président malien, qui a demandé à la hiérarchie militaire de faire des "investigations" pour savoir les "raisons et les auteurs des événements honteux de Kati". M. Keita a appelé, en outre, les groupes rebelles à Kidal (nord-est) à saisir l'offre de paix pour évaluer le passé et projeter un futur inclusif. "Ma main reste tendue. Laissons de côté la kalachnikov et venons à ce dialogue", a-t-il affirmé. L'offre de paix "ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l'honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues", a poursuivi le président malien. Le président a également souligné l'importance de la réforme du processus de décentralisation "pour sortir le pays de la crise qu'il traverse depuis plus d'an et demi". "Nous avons voulu, avec la réforme de la décentralisation que je peux qualifier de réforme majeure de la troisième République, remettre les communautés au centre et à la fin de nos politiques", a-t-il affirmé, soulignant : "nous avons eu suffisamment d'illustrations que l'Etat central n'est pas celui de nos v£ux". M. Keita a réitéré à ce propos sa détermination "à travailler, sans relâche, à la stratégie d'un développement local qui rendra les différentes régions (Kidal, Tombouctou, Gao, Mopti, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Kayes et le District de Bamako) responsables de leur développement dans un Etat éclairé, riche, pertinent et fier de sa diversité. "Les états généraux de la décentralisation incessamment attendus tireront toutes les leçons de notre dispositif de gouvernance, en faisant appel à toutes les compétences internes et y compris celles internationales", a-t-il conclu.