Les pays membres de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) de la région MENA ont proposé lors d'un séminaire de formation sur les produits vétérinaires tenu jeudi à Alger, d'étudier "des pistes de lutte" contre les médicaments contrefaits. Les participants au séminaire interrégional Afrique du nord et Moyen Orient (MENA) des points focaux de l'OIE "ont convenu de trouver des pistes de renforcement de la lutte contre les médicaments vétérinaires contrefaits", a indiqué la représentante de la direction générale de cette organisation, Elisabeth Erlacher. Elle s'exprimait lors de la clôture des travaux de ce séminaire de formation en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Abdelwahab Nouri. Les représentants de l'OIE ont achevé leurs travaux par des propositions sur la nécessité de sécuriser la qualité des médicaments et les produits vétérinaires à utiliser et sur la bonne gouvernance du médicament. "C'est les vétérinaires qui doivent détenir les médicaments et non pas les éleveurs", soutient Rachid Bouguedour, représentant de l'OIE pour la région Afrique du Nord. Ce dernier estime que l'Algérie, le Maroc et la Tunisie "n'ont pas un grand problème de contrefaçon dans les médicaments vétérinaires comparativement aux autres régions", et ce, grâce à un bon déploiement des vétérinaires sur le terrain et un approvisionnement du marché. En Algérie, la contrefaçon est réduite, néanmoins "la vigilance des services vétérinaires et de contrôle doit être de mise pour éviter toute dérive qui pourrait mettre en danger aussi bien la santé animale qu'humaine", recommande M. Bouguedour. Le ministre de l'agriculture a indiqué pour sa part que l'Algérie avait déployé d'importants moyens en matière de santé animale en citant à titre d'exemple la vaccination de 19,5 millions de têtes ovines en 2013 et l'éradication de certaines maladies. "Mais cela ne signifie pas réduire la vigilance puisque nous continuons à travailler pour qu'on ne retombe pas dans les situations précédentes", a souligné M. Nouri. Le ministre a noté que l'Algérie avait consenti des "efforts considérables" en matière de lutte contre certaines maladies animales graves comme la fièvre aphteuse et la peste équine dont le pays a été déclaré officiellement indemne par l'OIE en 2013. A une question sur une éventuelle mauvaise utilisation des médicaments vétérinaires et son impact sur le consommateur, le ministre a exclu "toute contamination pour l'instant, pour peu qu'on continue à renforcer notre dispositif de contrôle et de poursuivre les efforts consentis", a-t-il dit. L'Algérie, qui produit 30% de ces besoins en produits vétérinaires, devrait aussi poursuivre ses efforts en matière de production afin d'approvisionner le marché en médicaments vétérinaires en quantités suffisantes et de qualité, a ajouté le ministre. Des experts de renom ont animé des conférences lors de ce séminaire sur les méthodes de validation des tests de diagnostic et des kits, de l'utilisation des antibiotiques et la résistance microbienne et les médicaments antiparasitaires. Par ailleurs, le ministre a assuré que le cheptel ovin national est en bonne santé et que la production est suffisante en prévision de l'Aïd El Adha ce qui devrait influer sur le prix. "La stabilité qui caractérise actuellement le marché va pousser les prix à la baisse notamment à l'approche du jour du sacrifice", a-t-il estimé.