Il y a une vingtaine d'années, la production des produits vétérinaires en Algérie était nulle. Aujourd'hui, le marché recense six usines sur le territoire national, toutes privées, et qui couvrent 30% seulement des besoins. Un déficit est constaté surtout en matière de vaccins, selon Rachid Bouguedour, représentant en Afrique du Nord de l'Organisation mondiale de la santé animale. « Par contre, nous avons un surplus en matière de vétérinaires. 8.000 vétérinaires sont recensés sur le territoire national. C'est énorme ! », a-t-il souligné, hier, à Djenan El Mithak, en marge du séminaire de formation interrégional des points focaux nationaux de l'OIE pour les produits vétérinaires. Une rencontre dont le but est de renforcer les capacités en matière de santé animale. « Car c'est de cela dont dépend essentiellement la sécurité alimentaire à laquelle aspire chaque pays. En Algérie, l'élevage occupe la moitié du PIB agricole. C'est pour dire l'importance accordée au médicament vétérinaire. Ce séminaire, donc, permet à tout un chacun d'accéder aux connaissances sur les devoirs, les droits et les responsabilités des points focaux nationaux de l'OIE », a indiqué, de son côté, Fodil Ferroukhi, secrétaire général au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en insistant, dans son allocution d'ouverture, sur la formation. A ce propos, le représentant de l'Afrique du Nord de l'OIE estime qu'il faudrait absolument qu'elle réponde aux normes internationales. Selon lui, les cinq écoles de vétérinaires sur le territoire national n'ont pas le même niveau.« Il faut avoir au minimum le smig en termes de formation mondiale. Une formation basée sur la bonne gouvernance, notamment, car c'est elle qui garantit une bonne utilisation et gestion des médicaments », dit-il en se réjouissant que nos éleveurs se montrent de plus en plus professionnels concernant la santé animale surtout en matière de lutte contre les maladies animales. Le représentant du Moyen-Orient de l'OIE, Yahia Ghazi, a salué, pour sa part, les efforts consentis par l'Algérie d'une façon particulière et l'Afrique du Nord d'une manière générale dans la lutte contre les maladies animales. « Au Moyen-Orient, nous ne sommes qu'au début. Ce n'est que maintenant que les dispositifs sont mis en place alors qu'en Afrique du Nord, nous notons beaucoup de progrès », constate-t-il. Mohamed Boughalem, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural a fait part, quant à lui, de l'approbation de l'OIE du programme élaboré par l'Algérie en matiere de lutte contre les maladies animales. « L'OIE a approuvé et attesté nos actions. L'année prochaine, l'Algérie sera déclarée indemne de la fièvre aphteuse qui a fait des ravages dans le monde », conclut-il. Constat confirmé par la représentante du président de l'OIE, qui a qualifié « d'impressionnant » le système de transparence relatif à la traçabilité et à la distribution des médicaments vétérinaires.