La journée mondiale des enseignants a été célébrée vendredi au siège de l'Unesco à Paris avec pour thème, pour l'édition 2013, "Un appel pour les enseignants". La nécessité de combler le déficit d'enseignants dans le monde a été le point essentiel examiné par les intervenants au cours de cet événement auquel a été conviée l'Algérie représentée par le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Des enseignants, des représentants d'organisations professionnelles, des experts et des chercheurs étaient également présents à la célébration de cette journée. Les représentants des organisations partenaires telles que l'Organisation internationale du travail (OIT), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'Unicef et l'Internationale de l'éducation (IE) ont également été conviés à y prendre part. "Cette journée mondiale, une des plus importantes pour l'Unesco, est l'occasion pour réaffirmer notre engagement totale pour la qualité de l'Education", a souligné la Directrice générale de l'organisation, Irina Bokova, dans son intervention. Elle a estimé que l'enseignant représente "la clé de toute politique éducative efficace et même, de toute stratégie nationale du développement durable". "Au-delà de la dimension économique, les enseignants sont indispensables à la formation de citoyens ouverts, curieux, tolérants dont le monde a besoin", a-t-elle ajouté. "Comment devenir un citoyen du XXIème siècle, comment vivre ensemble dans des sociétés diversifiées, quelles compétences avoir pour les nouvelles sociétés du savoir, sont les enjeux de l'éducation et la réponse tient dans la formation des enseignants", a poursuivi Mme Bokova. Elle a encore relevé que c'est l'un des axes majeurs de l'initiative globale "L'Education avant tout" lancée par le Secrétaire général des Nations unies, il y a un an et pilotée par l'Unesco. Mme Bokova a estimé qu'il y a "une immense énergie" de la part des enseignants dans le monde "qui demandent d'être soutenus et encouragés et c'est notre rôle, et le but de cette journée". La Directrice générale de l'Unesco a rappelé que selon les estimations de l'Institut des statistiques de l'Unesco, il manque aujourd'hui plus de 1, 5 millions d'enseignants pour atteindre les objectifs de l'Education primaire universelle d'ici 2015 et plus de 3 millions d'ici 2030. Les chiffres sont tout aussi criants, selon elle, dans le cycle du secondaire. L'Afrique et les Etats arabes, a-t-elle relevé, sont les régions les plus touchées par cette pénurie. L'Afrique sub-saharienne à elle seule représente près de la moitié, soit 46% de la pénurie d'enseignants dans le monde. "Il ne suffit pas de recruter les enseignants mais aussi les préparer, éduquer, former, les valoriser", a fait valoir Mme Bokova, relevant que dans trop de pays dans le monde, les enseignants sont "démunis, mal préparés ou pas assez formés et que dans de très nombreux pays, ils ne sont pas consultés dans l'élaboration des politiques éducatives qu'ils sont pourtant chargés de mettre en œuvre". Au cours de cette journée mondiale, un appel pour les enseignants a été lancé par les participants qui ont relevé le "manque important et persistant" d'enseignants professionnels, correctement formés et suffisamment soutenus pour parvenir à une éducation de meilleure qualité. Pour eux, le défi réside non seulement dans les chiffres mais également dans la mise à disposition d'enseignants de qualité. Les actions à entreprendre pour faire face à la pénurie, la manière d'impliquer les enseignants dans les efforts menés pour améliorer la qualité, ont constitué les axes de réflexion autour desquels ont été articulés les débats. L'Année mondiale d'action de l'internationale de l'Education a été lancée à la faveur de cette célébration. L'objectif étant de défendre une éducation de qualité, améliorer les conditions des enseignants, poursuivre le programme en faveur des droits et de l'égalité et créer des syndicats de l'éducation démocratique.