La direction du club amateur du MC Alger (CSA) a accordé un ultimatum d'une semaine au club professionnel (SSA) ''le Doyen'' afin de se conformer à la réglementation en procédant à la signature d'une convention lui permettant l'utilisation du sigle et des couleurs du club, au risque de se les voir retirés, a indiqué mardi Amar Brahmia, le président du CSA, MCA. "On a épuisé toutes les voies de dialogue et fait preuve de beaucoup de sagesse sans pour autant que nos efforts et démarches soient prises en considération par les responsables de la SSA MCA. Si d'ici une semaine, les responsables de la SSA-MCA n'acceptent pas de réglementer les rapports avec le CSA, on sera dans l'obligation de leur retirer le sigle et les couleurs qui sont les propriétés exclusives du club amateur depuis 1921", a déclaré Brahmia lors d'une conférence de presse tenue au siège du CSA à Chéraga (Alger). Après le passage du football algérien au mode professionnel lors de l'été 2010, le CSA - MCA, à l'instar de tous les autres clubs de l'élite, avait procédé à la création d'une société commerciale par actions afin de permettre au club de participer au championnat professionnel. La nouvelle société, à qui revenait la charge de gérer la section football, a hérité des couleurs et du sigle du club par le biais d'une convention, comme le stipule la réglementation, mais les nouveaux propriétaires de la SSA, à savoir Sonatrach qui ont racheté 77,5% des actions de la société en janvier passé, "n'ont pas voulu le faire, tout en continuant à utiliser le sigle et les couleurs en question", a souligné l'orateur. "Le bureau exécutif du CSA a déjà adopté cette résolution de retrait du sigle et des couleurs. Si on ne voit rien venir du côté de Sonatrach dans un délai ne dépassant pas une semaine, on convoquera une assemblée générale extraordinaire pour le 26 octobre courant afin de soumettre ladite résolution au vote des membres de cette assemblée", a annoncé Brahmia, qui a assuré au passage que les dirigeants actuels du CSA sont en mesure d'assumer leurs responsabilités dans la gestion de l'équipe de football, dans ses différentes catégories, y compris celle des seniors. "Le sponsor majeur actuel du club a signé avec le CSA pas avec le SSA. On a également des propositions de sponsoring très importantes. On n'a donc pas peur de reprendre la section football. Avec les résultats actuels qu'enregistre notre équipe, on est au moins sûrs que cette dernière ne sera pas aussi mauvaise sous notre coupe", a-t-il encore commenté. Dans la foulée, l'orateur est revenu sur l'affaire relative à la mise en vente aux enchères du siège du CSA décidé récemment par le tribunal de Chéraga, à cause de créances impayées, une opération qui est fixée pour le 21 de ce mois. "Je suis vraiment scandalisé. D'abord, par le fait qu'on ne soit pas informé à temps de cette affaire pour pouvoir agir, et aussi, par l'attitude des nouveaux propriétaires de la SSA qui refusent de payer les dettes de l'équipe de football estimées à 80 millions de dinars", a-t-il précisé. Il a rappelé, en outre, qu'après le rachat par Sonatrach du SSA ''Le Doyen'', les nouveaux propriétaires devaient ''assumer et l'actif et le passif'', ce qui n'a pas été le cas, estimant que par cette attitude ils poussent la nouvelle direction du CSA, élue en août 2012, "à payer pour des fautes qu'elle n'a pas commises, puisque toutes les dettes en question ont été cumulées par l'ancienne direction du club amateur". Il a précisé que les dettes sont "indissociables" au moment d'une transaction commerciale tel que le prévoit le Code du commerce et que "lorsqu'une société rachète une autre société, elle doit assumer l'actif et le passif". Les rapports entre les deux parties étant arrivés à une impasse, le président du SSA, Boudjemaâ Boumella est allé jusqu'à déposer plainte auprès de la justice à l'encontre du CSA, remettant en cause l'acte de propriété du siège du club qu'elle détient, une opération vouée à l'échec, selon le secrétaire général du CSA, Kamel Kesbadji, "puisque la cour de Blida l'a débouté lundi". Les anciens membres du conseil d'administration du SSA, "seront également bientôt convoqués pour escroquerie, faux et usage de faux", a informé le SG du CSA du club phare de la capitale, qui ne reconnaît pas la transaction faite par ces anciens administrateurs et Sonatrach car "ils ont recouru à l'argent du CSA pour créer la société sportive et commerciale en juillet 2010", a-t-il précisé.