Economistes et acteurs de la société civile, qui ont participé jeudi à la réunion de la tripartite, ont salué ses résultats et appelé au renforcement des liens entre l'université et l'entreprise, ainsi que la création d'emplois. Mustapha Mekidèche, vice-président du Conseil national économique et social (CNES), expert et consultant, estime qu'''un consensus s'est dégagé'' sur les mesures à prendre pour relancer l'industrie nationale et améliorer l'environnement de l'entreprise. "Il y a un socle inédit qui, à mon avis, se base maintenant sur un certain nombre d'analyses convergentes sur le plan de l'investissement industriel, de la promotion de l'entreprise algérienne, ce qui est une bonne chose", a-t-il déclaré à l'APS en marge des travaux de la tripartite. A l'issue des travaux de cette rencontre, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé la mise en place de cinq (5) groupes de travail qui auront la charge d'identifier les dispositions susceptibles d'encourager le développement de l'entreprise nationale. M. Mekidèche a estimé qu'il fallait, en priorité, soutenir l'investissement et l'emploi des jeunes à travers une industrie performante, affirmant que la relance de la base industrielle de l'Algérie, qui était l'un des objectif de la 15 réunion tripartite, "est réalisable" vu les projets de partenariat concrétisés par le secteur. Il a précisé qu'il s'agit des différents plans de développement et des joint-ventures mises en place par des entreprises nationales et étrangères notamment dans les secteurs de la mécanique, la manufacture, la chimie, la sidérurgie et la câblerie. De son côté, l'économiste Abdelhak Lamiri a plaidé pour le renforcement des passerelles entre l'université et le monde de l'entreprise à travers la création d'incubateurs et des pépinières d'entreprises. Il a également proposé l'ouverture du monde de l'enseignement supérieur au secteur industriel et l'entrepreneuriat privé, à l'image de plusieurs pays émergents tels que la Malaisie, le Brésil et la Corée du sud. Le professeur Chemseddine Chitour a de son côté appelé à mettre l'école "au cœur de la problématique du développement économique et social" du pays. Il a également préconisé une stratégie multidimensionnelle pour planifier le développement sur le long et le très long terme, en incluant les énergies renouvelables, l'agriculture et les ressources en eau entre autres. M. Chitour a, au passage, salué l'approche des pouvoirs publics en matière d'exploitation du gaz de schiste précisant que l'Algérie doit améliorer sa maîtrise des technologies très avancées liées à cette industrie, tout en préservant l'environnement, les écosystèmes et la richesse hydrique. De son côté, Abdelkrim Boudraa, représentant du collectif Nabni, a affirmé que l'Algérie devra diversifier son économie sur la base d'un nouveau modèle de croissance, qui soit indépendant des revenues des hydrocarbures, parallèlement à l'institution de la concertation et la transparence comme socles de l'efficacité de l'action de l'Etat. Le représentant du collectif s'est félicité, par ailleurs, des résultats de cette réunion qui a été sanctionnée par la mise en place des cinq (5) groupes de travail. "C'est bien qu'il y ait des groupes de travail qui poursuivent l'effort de réflexion et de proposition dans un délai de trois mois. Nous considérons que c'est positif", a estimé M. Boudraa.