Les incendies, le stress hydrique et les attaques parasitaires, sont les principaux fléaux affectant actuellement les écosystèmes forestiers considérés comme étant de véritables remparts contre les changements climatiques, souligne la Direction générale des forêts (DGF). "Il est indéniable de constater que les écosystèmes, méditerranéens en particulier, restent soumis à diverses formes de pressions : stress hydrique, incendies de forêts, attaques parasitaires", note la DGF dans un document publié à l'occasion de la journée nationale de l'arbre célébrée cette année sous le thème : ''les écosystèmes forestiers véritables remparts contre les changements climatiques". Le dépérissement de ces espaces écologiques rend "urgente, voire vitale toute forme de riposte permettant leur sauvegarde dans un cadre stratégique conformément au contexte actuel en matière de développement stratégique", souligne-t-on. En Algérie, les forêts sont menacées par les changements d'utilisation des sols, la dégradation, la perte des habitats naturels et la pression humaine, accentués par les effets des changements climatiques tels que les vagues de chaleur, les pluies torrentielles et les sécheresses prolongées. Considérés comme composante vitale de la biosphère, les écosystèmes forestiers ont plus que jamais besoin d'une protection accrue et d'une gestion rationnelle afin d'atténuer les effets des changements climatiques. La journée nationale de l'arbre est l'unique occasion pour sensibiliser le grand public sur l'importance de ces hauts lieux de la biodiversité, garants de la conservation des eaux et sols et pôle de stockage de carbone. Des plantations symboliques, donnant le coup d'envoi de la campagne de reboisement et des activités scientifiques, vont marquer cette journée à travers le territoire national. Le milieu naturel algérien fait face à des contraintes majeures dont des précipitations irrégulières, des sols fragiles et un grand écart de température entre les saisons chaudes et froides et des ressources naturelles limitées et fragiles. Préoccupée par la dégradation de ses espaces forestiers et de ses terres, l'Algérie a lancé plusieurs programmes de reboisement depuis l'indépendance en plantant près de 1,2 million d'hectares (ha) entre 1962 et 1999. En septembre 1999, le Conseil du gouvernement a adopté le plan national de reboisement (PNR) qui porte sur un objectif de plus de 1,2 million d'ha jusqu'à 2020. Outre le relèvement du taux de boisement de 11 à 13%, ce plan vise aussi à créer des systèmes économiques viables qui permettent aux populations rurales de disposer de moyens adéquats de subsistance et de stabilité. Depuis le lancement du PNR, quelque 602.000 ha ont été plantés dont 198.000 arbres fruitiers. Ce plan est parmi les instruments de mise en œuvre de la politique du renouveau rural pour la période 2009-2014. Parmi les programmes visant à protéger les écosystèmes forestiers figure celui de la lutte contre la désertification qui vise, notamment, la réhabilitation du barrage vert sur une superficie de 100.000 ha et l'amélioration de la productivité des terres moyennement dégradées et la restauration des terres gravement dégradées. Ce programme touche 2,5 millions ha dans 38 wilayas. La DGF a élaboré aussi des études pour 34 bassins versants d'une superficie de 3,5 millions ha et procédé à des plantations afin de protéger ces espaces exposés à l'érosion hydrique. Une population de 7 millions d'habitats y sera touchée. Un autre programme portant sur la réhabilitation et l'extension du patrimoine forestier est en cours, à travers l'amélioration de l'état et de la productivité des peuplements forestiers et le renforcement de la veille contre toutes formes de nuisance. Le milieu naturel algérien est caractérisé par un immense milieu désertique, une vaste zone steppique, des massifs montagneux boisés, un milieu constitué de plaines et de collines et une zone marine à climat méditerranéen. Les formations forestières se concentrent au nord du pays occupant 10% de la superficie totale, soit 4,7 millions d'hectares de forêts et de maquis.