L'Algérie amorce "un retour vers les grands travaux forestiers" à travers la nouvelle entreprise publique de génie rural, liée, pour 2011, par un contrat de 18 milliards de dinars, a annoncé, hier, à M'sila le ministre de l'Agriculture et du Développement Rural, Rachid Bennaissa. Au cours d'une visite de travail qui le conduira également dans les wilayas de Djelfa et de Ghardaïa, dans le cadre d'une opération placée sous le slogan "Plantons pour une Algérie verte", le ministre a ajouté que 30 milliards de dinars s'ajouteront à cet investissement afin de soutenir cet effort. L'objectif de cette action, menée avec le concours de la direction générale des forêts, est de "créer des emplois, fixer les populations sur leurs terres d'origine et de développer le couvert végétal dans notre pays", a indiqué Benaissa. Au cours de ce déplacement de trois jours dans ces wilayas, un million d'arbres, constitué à 80% de plants forestiers et à 20% d'oliviers, sera mis en terre. Le directeur général des forêts (DGF), Abdelmalek Titah, a affirmé, de son côté, que d'ici 2014, 100 000 hectares seront plantés annuellement au titre d'un programme déjà arrêté qui a permis la plantation, en 2010, de 52 000 hectares. Pour sa part, le directeur de l'entreprise algérienne de génie rural, Belkacem Saïdi, a indiqué que la structure qu'il dirige interviendra au travers de trois programmes de développement rural et forestier, par la création d'antennes dans différentes wilayas du pays. Près de 495 000 hectares (ha) ont été reboisés en Algérie depuis le lancement du Plan national de reboisement (PNR) en 2000, selon la direction générale des forêts (DGF), qui compte reboiser plus de 1,2 million d'ha à l'horizon 2020. Depuis la mise en œuvre du PNR, 494 631 ha ont été reboisés, l'objectif étant d'arriver à 1 245 900 ha sur 20 ans (2000-2020), a indiqué la Direction générale des forêts (DGF) dans un bilan élaboré, à l'occasion de la Journée mondiale de l'arbre, célébrée le 21 mars. Composante du PNDAR (Plan national de développement agricole et rural), le PNR comprend la mise en valeur des terres, la lutte contre la désertification, la protection et la valorisation des ressources naturelles dans le cadre d'un développement rural durable. Ce plan prévoit durant les cinq prochaines années, un reboisement industriel de 75 000 ha de chêne liège, 250 000 ha d'arbres productifs au niveau des bassins versants, un reboisement de protection de 562 000 ha, 333 260 ha pour lutter contre la désertification et un reboisement d'agrément et récréatif à hauteur de 25 640 ha. "L'objectif phare du PNR est d'augmenter le taux de boisement national de 11% à 13%", rappelle cette structure, qui chapeaute ce programme. Pour faire face à ce défi d'envergure, les pouvoirs publics veulent, à travers la politique du renouveau agricole et rural, impliquer les populations dans les actions du PNR, conçu pour le bien être du citoyen. Pour ce faire, la DGF a élaboré un "plan d'action quinquennal (2010-2014), structuré autour de quatre grands axes stratégiques". Le premier concerne la lutte contre la désertification, avec en prime, la réhabilitation du barrage vert sur une superficie de 100 000 ha, l'atténuation de la désertification, l'amélioration de la productivité des terres moyennement dégradées, la restauration des terres gravement dégradées, ainsi que l'amélioration des conditions de vie des populations. Ce programme touche 2,5 millions d'ha couvrant 38 wilayas et 600 communes. Le deuxième porte sur le traitement des bassins versants de barrages avec l'application des études réalisées par l'Agence nationale des barrages et transferts pour 34 bassins-versants sur une superficie de 3,5 millions d'ha, couvrant 26 wilayas, 350 communes et une population de 7 millions d'habitants. Le troisième axe touche la réhabilitation et l'extension du patrimoine forestier, à travers, l'amélioration de l'état et de la productivité des peuplements forestiers, le renforcement de la veille et de l'alerte précoce contre toutes les formes de nuisance, ainsi que le renforcement et l'entretien des infrastructures forestières. Quant au quatrième axe, il concerne la conservation des écosystèmes naturels, programme inscrit dans le cadre des objectifs dressés par la stratégie nationale de développement rural, visant la préservation des ressources naturelles conformément au Schéma directeur des espaces naturels et des aires protégées (SDENAP). Adopté par le gouvernement en 2008, ce programme va se concrétiser à travers l'actualisation des connaissances sur l'état de la biodiversité, la gestion durable des aires protégées, la valorisation des zones humides et des espèces végétales à intérêt utilitaire, le développement de l'écotourisme et la création des conditions idoines pour l'accueil du public, la gestion durable et le développement de la chasse et enfin la consolidation et l'amélioration des capacités de production de gibier et de la qualité cynégétique ainsi que la réhabilitation des espèces endémiques. Selon la DGF, depuis l'indépendance, l'Algérie a déployé des efforts "considérables" en matière de protection des ressources naturelles et de lutte contre la dégradation des sols. Une priorité absolue a été accordée aux programmes de reboisement sur tout le territoire national. Ainsi, 1 047 815 ha ont été plantés entre 1962 et 1999 dont 146 293 ha du barrage vert, 143 828 ha de plantations forestières et 2 465 ha de fixation de dunes, selon les chiffres de cette structure. Ahmed Saber