La médaille d'argent décrochée par Mohamed Flissi aux Mondiaux-2013 est une "belle performance" pour la boxe algérienne, mais ne doit pas occulter "les insuffisances" du Noble art algérien, estime Abdelkader Ould Makhloufi, ancien champion d'Afrique des années 1970. "Flissi est à féliciter pour son titre de vice-champion du monde. Néanmoins, ce résultat ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt", a déclaré à l'APS, Ould Makhloufi (69 ans) en marge de la cérémonie des Oscars du 50e anniversaire de la création du comité olympique algérien (COA). "Il faut reconnaitre que la boxe algérienne a perdu de son éclat et de sa verve. Il est nécessaire qu'elle retrouve son rayonnement et sa véritable place au sein de la société", a affirmé Ould Makhloufi, expliquant qu'aujourd'hui "le public amateur de la boxe n'est plus gâté comme il l'a été jadis. On organise que très rarement des tournois et galas de boxe, alors qu'auparavant ces rendez-vous se tenaient régulièrement". Champion d'Algérie amateur en 1964, Ould Makhloufi avait embrassé ensuite une carrière professionnelle en France, avec un palmarès de 49 victoires, 1 nul et 8 défaites. Quadruple champion d'Afrique, il affronte en 1975 à Tokyo, le Japonais Kuniaki Shibata pour le titre mondial "Légers", et perd le combat aux points. Pour l'ancien directeur technique national, en 1986, il est indispensable, dans le cadre de la stratégie de développement de la discipline, d'accorder la primauté à la formation, aussi bien celle des entraîneurs que celle des boxeurs en herbe. Il préconise à titre d'exemple, la création, à travers diverses régions du pays, des écoles de boxe où le jeune pratiquant apprendra les rudiments de la discipline et bénéficiera d'un programme d'entraînement et de compétition minutieusement élaboré. Prenant l'exemple de Cuba, qui possède un nombre important de boxeurs d'élite qui font aujourd'hui la fierté de l'Ile, Ould Mekhloufi prône l'élargissement de la prospection et de la prise en charge des jeunes boxeurs. "Les écoles constituent la base fondamentale et un support privilégié pour le développement du sport en général", a-t-il soutenu. Estimant que le niveau d'une discipline "se mesure d'abord au niveau national", Ould Makhloufi plaide notamment pour la multiplication des galas, l'instauration des challenges "Jeunes" et l'élargissement de la sphère des pratiquants au niveau des ligues. Nostalgique, Ould Mekhloufi souhaite vivement que la boxe algérienne "jadis florissante", retrouve à moyen terme "la dynamique qui était la sienne dans le milieu sportif algérien".