Le terrible drame survenu dans la daïra de Kaïs, distante de 22 km du chef-lieu de la wilaya de Khenchela et qui a coûté la vie à un jeune de 25 ans, a jeté l'indignation, la consternation et surtout l'inquiétude au sein de la population.La victime L.B, âgé de 21 ans, a été grièvement blessée à coup de couteau au cours d'une altercation opposant deux groupes de jeunes issus de deux quartiers différents dans la daïra de Kaïs. Evacuée aux services des urgences, la victime a, malgré les soins prodigués, succombé à ses blessures, a-t-on appris. Ce énième meurtre a été la goutte qui a fait déborder le vase et a contraint la population de Kaïs de laisser éclater sa colère. Quelques minutes après avoir appris le décès du jeune L.B, plusieurs dizaines de citoyens se sont rassemblés devant le domicile de la victime. Dans la foulée, plusieurs autres personnes ont organisé une marche silencieuse dans le quartier où résidait la famille de la victime. La foule qui a participé à cette marche a brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « La population de Kaïs réclame que justice soit faite pour le meurtre de notre frère L.B assassiné par trahison, car nous ne voulons pas que le sang de notre frère L.B. soit versé en pure perte... ». Aux abords du domicile familial, plusieurs groupes de personnes se sont rassemblés dans le calme, commentant le meurtre du jeune L.B. « Ils étaient plusieurs individus qui avaient pris en chasse le jeune L.B, dont certains agresseurs conduisaient des motos. Les assaillants ont poursuivi la victime sur plusieurs mètres alors qu'il cherchait à fuir ses agresseurs ». Nous avons donné ici les témoignages de certains habitants de la ville de Kaïs. Ces derniers n'ont pas manqué également de montrer leurs grandes inquiétudes relatives à la violence aux agressions et surtout, selon eux, sur l'insécurité qui prévaut dans les différents quartiers. Un représentant de la société civile a qualifié de « mafia » et de personnes dangereuses, les dizaines d'individus qui rodaient dans les différents quartiers de la ville de Kaïs. Ce dernier a ajouté que la majorité de ces jeunes délinquants sont en possession d'armes blanches et plusieurs se trouvent sous l'effet des psychotropes et de stupéfiants. Des pères de familles et des notables de la ville de Kaïs n'ont pas manqué de lancer un appel aux hautes autorités du pays les appelant à intervenir indiquant que ce crime n'est pas le premier et ne sera pas le dernier, si toutefois des mesures adéquates ne seront pas prises pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Ecoutons ce fonctionnaire à la retraite : « Le manque de loisirs, le chômage, la démission des parents, la mauvaise éducation dans la famille et dans les écoles et l'insécurité qui prévaut dans les quartiers sont à l'origine de ces violences qui tournent souvent au drame. Ce dernier a également indiqué que les autorités locales restent selon lui « absentes » et très loin du quotidien de ces jeunes livrés à eux-mêmes. Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons tenté de joindre le président de l'APC où un élu de la commune mais en vain. La mairie ne dispose pas de standard téléphonique, a-t-on appris. Il en est de même pour la daïra de Kaïs qui reste injoignable pour faute d'absence de standard téléphonique. La daïra de Kaïs reste injoignable, et ce même à travers les quatre chiffres, nous a-t-on expliqués. Au sujet des circonstances du meurtre du jeune L.B, les services de la Sûreté de wilaya de Khenchela ont indiqué qu'ils ne pourraient pas s'exprimer à ce sujet. De son côté et en l'absence du procureur adjoint chargé de la communication, le procureur général n'a pas souhaité s'exprimer à ce sujet. En somme, les habitants de la ville de Kaïs sont encore sous le choc après ce drame. Malgré le calme, la tension reste vive et préoccupante, selon nos interlocuteurs.