La boxe, qui a une longue histoire à Blida, a donné à la ville des Roses de grands champions qui ont marqué leur époque et dont certains ont troqué leurs gants pour un fusil afin de s'investir dans le combat libérateur. L'histoire de la boxe à Blida, une discipline aujourd'hui marginalisée et abandonnée à son triste sort, selon les spécialistes du noble art, remonte à plus d'un siècle. Elle a été marquée par l'émergence de prestigieux boxeurs à l'image du fondateur du club de boxe de Blida, le défunt entraîneur Benmahdia qui a formé plusieurs générations de boxeurs, Cherif Belabbès, Halim Chelha et Hamia Mahfoudh qui a été champion d'Alger en 1946. Ce sport, à l'image d'autres disciplines comme le football, a constitué aussi un véritable vivier du nationalisme et un puissant facteur de mobilisation de la jeunesse d'alors pour les nobles idéaux de la révolution armée. Parmi les anciennes gloires sportives de la ville des Roses, qui ont renoncé à la gloire des podiums pour s'investir dans la lutte de Libération nationale, il y a lieu de citer, le boxeur Hamoud Daïdi. Né le 25 mai 1933 dans un quartier populaire de Blida, Hamoud Daidi allait faire parler de lui dès l'âge de 16 ans dans le monde de la boxe, sous la houlette d'un ancien champion d'Afrique du nord en l'occurrence Benmehdia. A 19 ans, Hamoud Daïdi participe aux jeux olympiques d'Helsinki mais en 1954 Hamoud, promis alors à un bel avenir sportif, laisse tout tomber pour rejoindre l'Armée de libération nationale. Après plusieurs opérations fidai et arrestations par les troupes coloniales, Hamoud Daïdi décéda, ayant passé plusieurs jours de souffrances, le 13 mai 1958. Il est à rappeler dans ce contexte que l'écrivain français Fernand Vianney a rendu un vibrant hommage à ce martyr dans son livre: Cinquante ans de boxe. Parmi les autres noms prestigieux de la boxe à Blida, il y a lieu de citer également les boxeurs Kadour Aliane, Abdelkader Ould Makhloufi et tout récemment Mohamed Bengasmia qui s'est distingué sur les scènes arabe, africaine et mondiale en remportant plusieurs titres et en réussissant notamment à battre par K.O. le champion du monde, l'Américain O'Neill Yal. Véritable pépinière de jeunes boxeurs, la Ligue de boxe de Blida compte, selon son président, plusieurs clubs prestigieux de boxe à l'image de ceux de Boufarik et Larbaâ dont la création remonte à 1947, l'Union sportive de la ville de Bougara (1977) ainsi que le club de Hammam Melouane (1993), clubs qui sont présents dans les différentes compétitions régionales et nationales. La même source ajoute, que la ligue de boxe accorde un intérêt particulier aux jeunes catégories pour rendre à la boxe locale ses lettres de noblesse. Pour rehausser le niveau de la boxe, cette même ligue organise des soirées pugilistiques amateurs et prend part à différentes compétitions régionales et nationales, pour se frotter à d'autres écoles de boxe du pays. Par ailleurs, l'ancien entraîneur de l'équipe nationale algérienne de boxe, M.Abdelkader Ould Makhloufi, estime que le nombre de jeunes pratiquant ce sport a beaucoup régressé ces dernières années, en raison de la conjoncture sécuritaire qu'a connue le pays tout en appelant les responsables de cette discipline à mettre en place une stratégie et un programme de développement de ce sport qui a besoin d'un travail en profondeur et de compétitions. Pour leur part, les différents entraîneurs de boxe locaux expliquent le faible engouement des jeunes pour cette discipline par le peu d'intérêt accordé aux jeunes talents et la faiblesse des subventions accordées à cette discipline contrairement aux autres sports qui n'ont rien donné à la wilaya. Les responsables de la boxe mettent également en avant l'absence d'infrastructures, notamment les salles de boxe qui font défaut comme c'est le cas pour le club de boxe de Mouzaia qui ne dispose pas d'une salle digne de ce club en dépit des excellents résultats obtenus récemment au championnat national qui s'est déroulé à Chlef. La wilaya de Blida a également donné de grands arbitres de boxe nationaux et internationaux, selon M.Mustapha Ziddoun, président de la Commission nationale d'arbitrage, en citant, entre autres, Mokretari Sid-Ali, Azzouz Ahmed, Ben Atman Mustapha et le regretté Mohamed El-Ghoul, qui est, selon notre interlocuteur, l'un des meilleurs arbitres à l'échelle nationale.