Les accréditations délivrées aux organismes d'évaluation de la conformité en Algérie seront reconnues en Europe dès le début 2014, a indiqué mercredi le Directeur général de l'Organisme algérien d'accréditation (Algerac), Noureddine Boudissa. Une délégation de l'organisme européen de l'accréditation (EA) séjournera en Algérie entre le 13 et 17 janvier 2014 pour évaluer les compétences d'Algerac, ses capacités et ses méthodes afin de le reconnaître, a indiqué à l'APS M. Boudissa en marge d'un séminaire de vulgarisation sur l'accréditation. Une première évaluation a été effectuée en novembre 2012 par l'EA qui devrait reconnaître officiellement après enquête de janvier prochain qu'Algerac a les moyens humains et techniques nécessaires pour la délivrance des accréditations. "Après cette évaluation, notre statut passera du membre associé au sein de l'EA au membre à part entière. Ce sera un pas très important vers la reconnaissance des autres organismes dans le monde entier", a-t-il souligné. Cette procédure s'inscrit dans le cadre du système de reconnaissance multipartie qui permet à une société accréditée dans son pays de voir cette dernière reconnue dans les autres pays signataires, afin de faciliter les échanges internationaux. Ainsi, les produits algériens certifiés par un organisme d'évaluation de la conformité aux normes, accrédité par Algerac, pourront être exportés en Europe sans être obligés d'obtenir une certification d'un organisme européen. Selon M. Boudissa, la démarche d'accréditation est indispensable pour l'accès aux marchés internationaux, notamment dans la perspective de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et la mise en place de la zone de libre échange avec l'Europe. Toutefois, "la réglementation et les procédures relatives à l'accréditation doivent être au même niveau qu'en Europe afin de supprimer toute entrave technique aux échanges commerciaux", a-t-il indiqué. A ce titre, un projet de jumelage financé par l'Union européenne et visant à renforcer les capacités organisationnelles, réglementaires et managériales d'Algerac, a été lancé en septembre dernier Ce jumelage de 6 mois permettra à Algerac de "consolider son rôle dans l'infrastructure qualité nationale, régionale et internationale" à travers des actions d'analyses, d'évaluation, d'accompagnement et de formation menées par des experts de l'organisme allemand BAM (Institut fédéral de recherche et d'essais en matériaux). Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme d'appui à la mise en oeuvre de l'Accord de l'association entre l'Algérie et l'Union européenne (P3A). Algerac a octroyé depuis son lancement effectif en 2009 des certificats d'accréditation à 20 organismes de contrôle de conformité. Huit autres organismes seront accrédités avant la fin de l'année, selon les données de cet organisme. M. Boudissa plaide, à cet égard, pour la généralisation du système de l'accréditation sur tous les organismes d'évaluation de conformité algériens dont le nombre dépasse les 2.000 organismes. La démarche de l'accréditation, jusque-là volontaire, sera obligatoire pour certains types d'activités, selon le même responsable. "L'accréditation doit être exigée, notamment dans certains secteurs pour mettre un terme à l'importation anarchique et à la production non conforme aux normes", a-t-il soutenu. L'accréditation est la reconnaissance formelle de la compétence technique et organisationnelle d'un organisme à effectuer une prestation d'évaluation de conformité définie dans plusieurs domaines tels que l'industrie, l'habitat, les travaux publics, l'énergie et la santé, rapelle-t-on.