Les fluctuations des cours de change du dinar algérien, qu'elles soient à la hausse ou à la baisse, démontrent leur "parfaite flexibilité", a indiqué mercredi la Banque d'Algérie (BA), soulignant que les évolutions des cours de la monnaie nationale ne devraient en aucun cas aboutir à une hausse systématique des prix domestiques. "Il est économiquement inintelligible d'ancrer une quelconque anticipation à la hausse des prix intérieurs sur la flexibilité des cours de change du dinar, d'autant que la désinflation entamée au début de l'année 2013 se confirme tendanciellement au quatrième trimestre en cours", a expliqué la BA dans une note d'information transmise à l'APS. Ainsi, le taux d'inflation en moyenne annuelle à décembre 2013 serait toujours proche de l'objectif de moyen terme arrêté par le Conseil de la monnaie et du crédit, à savoir 4 %, contre une inflation de 8,89% en 2012, a souligné la BA. La flexibilité du taux de change du dinar, qui constitue un mécanisme opérationnel de la politique de stabilité du taux de change effectif réel du dinar "implique de facto des fluctuations à la hausse comme à la baisse des cours de change", soutient la BA alors que la dépréciation du taux de change du dinar par rapport à l'euro alimentait la scène médiatique depuis quelques jours. Une flexibilité qu'il ne faut cependant pas assimiler à la volatilité des taux de change qui caractérise les marchés de change de plusieurs pays émergents, a-t-elle fait remarquer. Etant un élément important dans le dispositif de conduite de la politique de taux change par la BA, cette flexibilité "ne saurait constituer, comme dans les économies émergentes à régime de changes flottants, un handicap pour les opérateurs liés aux importations", a rassuré la banque dans sa note. Selon le ministre des Finances, Karim Djoudi, le taux de change du dinar s'est apprécié par rapport à l'euro ces dix derniers jours passant à 109 DA pour un euro contre une moyenne de 113 DA/euro durant les derniers mois. Certains experts craignent qu'un taux de change déprécié du dinar par rapport à l'euro rendra plus cher les importations des biens d'équipements entrant dans la production et influera par conséquent sur les prix domestiques. La contribution du taux de change à l'inflation est très faible Selon la BA, le modèle des déterminants de l'inflation en Algérie montre que la contribution du taux de change effectif nominal à l'inflation est "très faible" durant la période 2000-2012, comparativement à celles des aux autres déterminants. La banque a en outre rappelé que les paiements en euro ne constituent que la moitié de la facture totale des importations de l'Algérie, l'autre moitié étant réglée essentiellement en dollars. De plus, les produits à fort contenu d'importation ne représentent que près du quart de l'indice des prix à la consommation en Algérie, selon la BA. La baisse des prix des produits alimentaires sur le marché international durant les trois premiers trimestres de l'année devrait par ailleurs contribuer à la désinflation des prix intérieurs, en cas où la formation des prix par les importateurs s'avère conséquente. Quant aux risques de change, dont les instruments de couverture ont été modernisés par la BA en 2011, ils s'avèrent "relativement faibles", rappelle encore la BA, dans la mesure où les paiements extérieurs sont quasi au comptant. Les cours de change de la monnaie nationale vis-à-vis des principales devises sont déterminés "en toute transparence" sur le marché interbancaire des changes où interviennent les 19 banques de la place et la Banque d'Algérie. La flexibilité des cours de change du dinar est endogène au régime de flottement dirigé adopté depuis la mise en place du marché interbancaire des changes en 1996, en situation de convertibilité du dinar pour les transactions internationales courantes.