Les présidents des groupes parlementaires au Conseil de la Nation ont appelé mardi à la rationalisation des dépenses publiques et à l'encouragement de l'investissement et de la production nationale pour faire face à d'éventuelles répercussions de la crise économique mondiale sur l'économie nationale. Le rapporteur du groupe parlementaire du tiers présidentiel Abdelkrim Koreichi a émis des appréhensions quant au contexte économique mondial "instable" qui induira une instabilité des prix des produits de base sur les marchés mondiaux et, par conséquent, des répercussions négatives sur l'économie nationale. "Le fait que l'économie nationale ait été épargnée par la crise mondiale ne veut pas dire qu'elle le sera à l'avenir", a précisé M. Koreichi qui a préconisé, comme première étape, de rationaliser, les dépenses publiques, réduire la facture des importations et encourager la production nationale. M. Koreichi a souligné la nécessité d'encourager aussi bien l'investissement local qu'étranger, notamment dans l'agriculture, l'industrie, le tourisme et la formation de l'élément humain pour réduire la dépendance aux hydrocarbures. Il a estimé que le budget de l'Etat, établi sur la base du prix référentiel du pétrole (37 dollars), permettra de prévenir l'économie nationale des effets de la crise économique, appelant à transformer la différence entre les prix référentiel et réel en investissements créateurs de richesse. Il a également plaidé pour la diversification des devises, en circulation dans le pays, afin de réduire l'impact des crises économiques sur l'économie nationale. Pour sa part, le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND) Mahmoud Zidane a indiqué que les secousses économiques mondiales "fragilisent" le développement économique, proposant d'orienter l'économie vers le secteur industriel. La contribution du secteur industriel au PIB demeure, selon lui, modeste et ce en dépit d'une base économique "importante" qui lui permet d'être créateur de richesse et d'emplois. M. Zidane a mis l'accent sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques et d'encourager les investissements directs étrangers à valeur ajoutée, et de s'orienter vers l'industrie au lieu des services qui contribuent à la hausse de la facture de l'importation. Le président du groupe parlementaire du parti du Front de Libération nationale (FLN) Abdelkader Zehali, a estimé nécessaire d'encadrer le commerce extérieur et de réduire la facture de l'importation qui constitue désormais une "menace" pour l'économie nationale. Il a également plaidé pour l'encouragement de la production nationale à travers l'octroi d'avantages et les exonérations fiscales. Les présidents des groupes parlementaires ont convenu en outre de la nécessité de mettre un terme à la bureaucratie, l'évasion fiscale et la corruption à travers des mesures coercitives. Ils ont également appelé au renforcement du rôle des collectivités locales, à l'amélioration du service public, la rationalisation de l'utilisation des ressources et au suivi des projets en cours. Le projet de loi de finances 2014 sera soumis au vote mercredi.