Les Etats-Unis ont fait savoir vendredi qu'ils maintenaient les sanctions pétrolières contre l'Iran malgré l'accord conclu récemment à Genève sur le nucléaire iranien entre Téhéran et le P5+1 (membres permanents du Conseil de sécurité+Allemagne). Le porte-parole de la Maison Blanche a annoncé cette décision du président Barack Obama en expliquant que l'offre mondiale en pétrole hors-Iran était encore suffisante, ce qui permet aux différents pays importateurs de continuer à réduire leurs achats en pétrole auprès de l'Iran. Pour sa part, le secrétaire d'Etat, John Kerry, a également souligné que Washington ''continuera à mettre en œuvre énergiquement'' les sanctions contre l'Iran en même temps que le P5+1 cherche à négocier un accord définitif avec l'Iran sur son programme nucléaire. Selon M. Kerry, ''l'efficacité du régime de sanctions internationales s'est révélé essentiel pour amener l'Iran à la table de négociations et adopter un plan d'action conjoint'' avec le P5+1. Dans ce sens, il a considéré que ce plan d'action conjoint ne justifie pas la levée de ces sanctions à l'égard de toute augmentation de l'achat de pétrole brut de l'Iran par ses clients traditionnels ou par de nouveaux clients. ''Nous continuerons à appliquer énergiquement nos sanctions au cours des six prochains mois en même temps que nous travaillons à déterminer s'il existe une solution globale qui nous donne l'assurance que le programme nucléaire iranien porte sur des objectifs exclusivement pacifiques'', a-t-il précisé dans un communiqué publié vendredi par le département d'Etat. Il est à rappeler qu'en vertu d'une loi votée en 2011, les Etats-Unis sanctionnent les institutions financières des pays qui ont des transactions financières avec la banque centrale iranienne laquelle gère les exportations de brut de ce pays membre de l'OPEP, obligeant les pays importateurs à baisser, voire à renoncer à s'approvisionner en brut iranien. Cette loi a été votée pour sanctionner l'Iran pour son présumé programme nucléaire militaire alors que Téhéran a toujours catégoriquement démenti l'existence d'un tel programme. Les pays qui ont pris des mesures pour réduire, voire cesser, leurs importations de brut iranien et qui ne sont, donc, pas concernés par les sanctions économiques américaines contre l'Iran au sujet de son programme nucléaire sont la Chine, l'Inde, la République de Corée, la Turquie, Taiwan, la Malaisie, l'Afrique du Sud, Singapour, le Sri Lanka, le Japon ainsi que 10 pays de l'Union européenne (Belgique, République tchèque, France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne et Royaume-Uni). D'une durée de six mois, l'accord provisoire de Genève, conclu dimanche dernier, prévoit que l'Iran cesse d'enrichir l'uranium au-dessus de 5% et d'installer de nouvelles centrifugeuses, en échange de la levée de certaines sanctions économiques pour lui permettre de rapatrier une petite partie de ses fonds bloqués sur des comptes à l'étranger, d'exporter pendant six mois de l'or, des produits chimiques et des pièces automobiles d'une valeur de 1,5 milliard de dollars. L'Iran exporte actuellement 1,1 million de barils par jour contre 2,5 mbj en 2011, un niveau inférieur de 60% à ce qu'il était avant l'embargo américain et européen imposé sur le brut iranien.