Les Chefs d'Etat et de gouvernement africains qui ont pris part les 6 et 7 décembre à Paris au Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité dans le continent ont souligné, au terme de leurs travaux, l'importance de développer les capacités africaines de réaction aux crises. Dans leur déclaration finale, ils se sont réjouis des "avancées importantes" réalisées par l'Union africaine(UA), les communautés économiques régionales et les Etats africains dans la mise en œuvre des opérations de paix africaines, au Mali, en République centrafricaine, en Somalie, en Guinée-Bissau, au Burundi, au Soudan (Darfour), aux Comores, affirmant que ces initiatives apportent des "solutions africaines aux problèmes africains" et doivent être soutenues par la communauté internationale. Dans son discours d'ouverture des travaux du Sommet, le président français François Hollande avait affirmé que pour "maîtriser son destin", l'Afrique doit "assurer pleinement, par elle-même, sa sécurité", s'engageant à fournir une aide en formation et encadrement si le continent se dotait d'une force de réaction rapide pour répondre à "toutes les menaces", citant le terrorisme, les trafics de drogues, d'armes, d'êtres humains, d'espèces protégées ou encore la piraterie. Dans le document adopté à la fin des travaux, la France s'est engagée à soutenir les efforts de l'UA pour parvenir à une "pleine capacité opérationnelle" de la Force africaine en attente et de sa Capacité de déploiement rapide à l'horizon 2015, ainsi que la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC), telle que décidée par le Sommet de l'UA en mai dernier. Les dirigeants africains ont appelé, à cet effet, de leurs vœux le renforcement du dialogue stratégique entre l'Afrique et la France pour une "vision commune" des menaces. Ils ont affirmé que paix, sécurité et promotion et protection des droits de l'Homme étaient "indissociables" et qu'une "action rapide" en cas d'atteintes graves aux droits de l'Homme pouvait constituer un outil efficace dans la prévention des conflits. Les participants ont souligné que l'implantation de réseaux terroristes et de trafiquants de drogue, d'êtres humains, braconniers et trafiquants d'espèces menacées qui alimentent les circuits de corruption ainsi que les exploitants illégaux de ressources naturelles, constitue une menace pour la paix et la sécurité en Afrique et dans le monde. Tout en affirmant leur engagement à prévenir et lutter ensemble contre ces menaces, ils se sont prononcés en faveur d'une implication "accrue" des organisations internationales, sous-régionales et régionales dans la lutte contre ces fléaux. Tenus à huis clos, les travaux du Sommet de l'Elysée ont porté sur la paix et la sécurité en Afrique, le partenariat économique et le développement, et le changement climatique. 53 délégations de pays africains et la France ont participé à ce Sommet ainsi que les représentants des Nations Unies, de l'Union africaine, de l'Union européenne, du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement.