Le président français François Hollande a plaidé vendredi à Paris pour la création d'une ‘‘force d'intervention rapide'‘ en Afrique sous l'égide de l'UA, affirmant la disposition de son pays à accompagner l'encadrement de ce mécanisme panafricain, financièrement et logistiquement. Pour ‘‘maîtriser son destin'‘, l'Afrique doit ‘‘assurer pleinement, par elle-même, sa sécurité'‘, a-t-il estimé, à l'ouverture de sommet Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique que la capitale française abrite, deux jours durant. Le chef d'Etat français s'est engagé, pour ce faire, à fournir une aide en formation et encadrement si le continent se dotait d'une force de réaction rapide pour répondre, a-t-il dit, à ‘‘toutes les menaces'‘, citant le terrorisme, les trafics de drogues, d'armes, d'êtres humains, d'espèces protégées ou encore la piraterie. ‘‘Cette lutte contre tous ces trafiquants doit être implacable, car il y a un lien entre ces trafiquants et les groupes rebelles qui déstabilisent les Etats'‘, a-t-il estimé, insistant sur la nécessité que l'Afrique ‘‘assure pleinement, par elle-même, sa sécurité'‘. Tout en concédant que cette affirmation pourrait paraitre à contre-sens de la décision qu'il a pris la veille pour ordonner une intervention militaire en Centrafrique, M. Hollande a dit la disposition de son pays à apporter ‘‘tout son concours à cette force'‘ en fournissant ‘‘des cadres militaires'‘ et en participant ‘‘à des actions de formation'‘. ‘‘La France peut entraîner chaque année 20.000 soldats'‘, a-t-il ajouté, à l'adresse de la quarantaine de dirigeants africains réunis à l'Elysée. Tout en réaffirmant l'engagement de la France à mettre sur pied la ‘‘Fondation franco-africaine pour la croissance'‘, le président français a annoncé que les niveaux d'échanges commerciaux entre son pays et l'Afrique vont ‘‘doubler durant les cinq prochaines années'‘ pour atteindre ‘‘20 milliards d'euros'‘, exigeant, en contrepartie, de la ‘‘transparence'‘ et de la ‘‘bonne gouvernance'‘ dans la relation. Tout en se félicitant de l'association de l'Europe à cette rencontre diplomatique de ‘‘premier ordre'‘, le président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy, a estimé de son côté que les problèmes vécus par les Africains comme le terrorisme et le crime organisée sont les ‘‘ problèmes de nous tous'‘. ‘‘L'UE est le premier partenaire commercial et humanitaire de l'Afrique, son premier investisseur et partenaire de développement'‘, a-t-il rappelé, affirmant que la ‘‘déstabilisation des pays africains peut affecter (la) sécurité de l'Europe'‘. Pour lui, l'Afrique a connu un ‘‘essor économique et démocratique remarquable, ces quinze dernières années'‘. ‘‘Une nouvelle Afrique est née'‘, a-t-il opiné, même s'il a relevé l'apparition de menaces sous la forme de terrorisme, de piraterie, de trafic humain et de crime organisée. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barosso, a signalé, pour sa part, que le sommet de l'Elysée vient raffermir davantage les relations entre l'Afrique, la France et le l'Union européenne, à la veille du sommet Europe-Afrique, prévu en avril prochain à Bruxelles. ‘‘Au-delà de nos relations individuelles de pays à pays, c'est aussi en tant qu'Europe et en tant qu'Afrique que nous devons coopérer'‘, a-t-il préconisé, signalant que ‘‘nous sommes des voisins parce que la géographie l'a déterminée, mais nous sommes des partenaires et des amis parce que nous l'avons voulus'‘. Reconnaissant les ‘‘grands progrès'‘ accomplis en Afrique, il a assuré que le continent peut compter sur le ‘‘soutien sans faille'‘ de l'UE qui, a-t-il dit, est et restera ‘‘l'ami de l'Afrique'‘ et un ‘‘partenaire pour son développement'‘. M. Barosso a annoncé, à l'occasion, la mobilisation par l'UE de ‘‘50 millions d'euros additionnels, à travers la facilité africaine, pour le soutien de la mission de paix en Centrafrique'‘. Le sommet de l'Elysée-Afrique a été ouvert auparavant par le président français François Hollande. Ses travaux de deux jours (6 et 7 décembre) se sont poursuivis à huis clos et porteront sur la Paix et la Sécurité en Afrique, le Partenariat et le Développement ainsi que sur le changement climatique.