Des spécialistes algériens ont appelé, samedi à Alger, à la mise en place d'un comité multidisciplinaire pour la prise en charge des tumeurs neuroendocrines en vue d'une meilleure évaluation et suivi des malades. "Il est nécessaire de conjuguer les efforts de l'ensemble des acteurs médicaux pour une meilleure prise en charge des tumeurs neuroendocrines en Algérie par la création d'un comité multidisciplinaire regroupant les endocrinologues, les gastroentérologues, les oncologues et les chirurgien", a indiqué le professeur gastroentérologie au CHU Mustapha Bacha, le Pr. Nabil Debzi, lors d'une rencontre d'experts sur "les tumeurs neuroendocrines". Une partie des cancers digestifs sont des tumeurs neuroendocriniennes en raison de leur localisation et sont diagnostiquées dans la plupart des cas fortuitement, a ajouté le Pr. Debzi, qui a souligné que ces cancers étaient souvent diagnostiqués à des stades tardifs. Les cancers neuroendocriniens digestifs sont localisés généralement au niveau de l'intestin grêle, du colon et dans l'estomac, a-t-il noté. De son côté, le professeur en chirurgie au CPMC, le Pr. Abdelaziz Graba a indiqué, à ce propos, que ce type de cancers était rare et agressif et représente 1 à 2 % de la totalité des cancers, soit 400 cancers par an. Selon lui, les cancers neuroendocriniens sont d'origine génétiques et héréditaires et sont plus fréquents chez la gente féminine âgée entre 40 ans à 50 ans. De son côté, le professeur en endocrinologie au CPMC, le Pr. Samir Hadj Arab a expliqué que le traitement de ces cancers dépendaient de leurs stades évolutifs, estimant que les cancers diagnostiqués à des stades précoces étaient guérissables à 100 %. Les traitements les plus innovants, qui donnent de bons résultats pour la prise en charge de ces pathologies, sont disponibles en Algérie, ont fait remarquer les participants. Le chef de service de la clinique oncologie de Beau Fraisier (ALGER), le Pr. Mohamed Oukal, a souligné qu'il n'y avait pas de statistiques sur les tumeurs neuroendocrines en raison de la classification des registres par organes et non par pathologie. Un spécialiste de renommée internationale a pris part à cette rencontre, à savoir le chef de service gastroentérologie à l'hôpital Beaujon (France), le Pr. Philippe Ruszniewski, qui a évoqué les expériences française et européenne en matière de prise en charge des tumeurs.