Les dépenses totales de santé au Maroc ne représentent qu'à peine 6,2 % du Produit intérieur brut (PIB) soit un niveau inférieur à celui de la moyenne des 194 pays membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est de 6,5 %, a indiqué mercredi le Conseil économique, social et environnemental marocain (CESE). Dans un rapport intitulé "Les soins de base : vers un accès équitable et généralisé" publié dans la presse locale, le CESE note que la dépense annuelle totale en santé par habitant, pour l'année 2012, était de l'ordre de 153 dollars en moyenne au Maroc, alors qu'elle était de 302 dollars en moyenne dans les pays membres de l'OMS. Le rapport souligne que les dépenses du ministère de la Santé représentaient 4,1 % des dépenses du budget général de l'Etat en 2012 alors que l'OMS recommande un taux de 9 %. S'agissant des dépenses de santé, le rapport fait observer que le financement des soins repose encore majoritairement sur le paiement direct par les ménages, précisant que la part des dépenses de santé directement prise en charge par les ménages s'élève à 53,6 % soit en moyenne 802 dirhams (environ 80 euros) par an et par personne. L'analyse des dépenses directes des ménages en matière de santé révèle que près de 48,6 % de ces dépenses sont consacrées aux médicaments, le paiement des cabinets médicaux et cliniques privées viennent en deuxième position avec 38,7 % du montant global, note le rapport, ajoutant que ces dépenses sont principalement effectuées auprès de cabinets privés tandis que les hôpitaux publics n'attirent que 4,4 % des dépenses directs des ménages. Le recours au secteur privé s'explique, selon le rapport, par les difficultés auxquelles sont confrontées les structures publiques. Par ailleurs, selon la même source citée par le journal online "Aufait", un quart de la population marocaine n'a pas accès aux centres de santé, soulignant un manque cruel de personnel médical ainsi que des effets négatifs de la régionalisation. L'accessibilité aux établissements de soins de santé de base (ESSB) reste difficile pour encore 24% des Marocains, qui vivent à plus de 10 km d'un centre de santé, une situation qui s'aggrave, à cause des inégalités sociales, du manque de transport et de la mauvaise organisation du système d'évacuation sanitaire, note le rapport du Conseil. Le rapport relève, d'autre part, un manque de personnel de la santé estimé à 6.000 médecins et 9.000 paramédicaux en considérant que la régionalisation qui n'a pas apporté les compétences et les ressources nécessaires aux centres de soins de santé des zones enclavées. Il y aurait six médecins pour 10.000 habitants, selon la même source.