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Malgré les investissements: L'argent n'arrive pas à soigner la santé
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 02 - 2009

L'hôpital n'a jamais disposé d'autant de moyens. Entre 2005 et 2009, l'Algérie a dépensé 800 milliards de dinars pour la santé. Entre 2009 à 2025, ce budget sera multiplié par six. Pour les médecins, «l'hôpital souffre davantage d'un problème de désorganisation que d'un manque de financements de l'Etat».
Le cancer tue 30.000 Algériens chaque année. L'hypertension fait des ravages. Les maladies nosocomiales, ces infections que l'on contracte lors d'un séjour à l'hôpital - font des centaines de morts environ chaque année. Erreurs médicamenteuses, interventions chirurgicales trop tardives ou mal réalisées, mauvaises indications opératoires. Comment faire pour reculer ces chiffres noirs ? Nos hôpitaux sont-ils sûrs ? Est-ce la faute de ces établissements ? « Assurer l'accès aux soins partout et pour tous », voilà un slogan qui a collé à chaque réforme, à chaque plan dédié au secteur, depuis vingt ans. Au bout de toutes ces réformes, le patient se plaint toujours de la qualité des soins prodigués à l'hôpital. Parmi les points noirs cités par Dr Kharbouche, chirurgien exerçant à Alger : « l'absence de suivi des malades opérés ». La chirurgie représente à elle seule 50 % des accidents médicaux graves. En cause : les erreurs de réalisation, les opérations trop tardives, les mauvaises indications opératoires... et les infections nosocomiales, dans 24 % des cas. Autre mauvais élève du système de santé montré du doigt : les urgences hospitalières sont souvent utilisées comme des dispensaires faute d'un nombre suffisant de médecins. Peu de patients qui ont transité par un service des urgences se déclarent « satisfaits » de l'accueil. Et ils ne sont que peu nombreux à juger bonne la qualité des soins dans ces services. Autre objet de réclamation récurrentes des patients hospitalisés : « la qualité des repas laisse à désirer. Des aliments qui n'ont pas de goût, servis en trop petite quantité et souvent froids...». Les repas n'ont jamais été le point fort de l'hôpital public. Les repas servis à l'hôpital remportent les plus mauvais suffrages. Pourtant, toutes les conditions sont réunies pour une croissance exponentielle des dépenses : progrès médical, prise en charge socialisée, rigidités organisationnelles (et statutaires) qui rendent difficile le nécessaire travail d'allocation des moyens en fonction de l'évolution des besoins et du progrès médical.
« La vraie question est en réalité celle de l'augmentation des besoins de santé - plus rapide que celle du produit intérieur brut (PIB) - et des choix de société qu'elle implique », explique un ancien cadre du ministère de la Santé. Et ce dernier d'ajouter : « Malgré les affirmations de certains statisticiens raisonnant en augmentation relative des coûts, l'accroissement des besoins de santé (et donc de leur coût en valeur absolue) s'explique par quatre développements majeurs : les pathologies liées au vieillissement; le développement de l'anxio-dépression et des conduites addictives ; les progrès médicaux plus ou moins importants mais toujours plus coûteux ; leur caractère incomplet, qui provoque l'inflation du nombre de maladies chroniques qu'on ne sait pas guérir mais qu'on peut soigner, à des coûts de plus en plus élevés (diabète, insuffisance rénale, polyarthrite rhumatoïde, insuffisance cardiaque, insuffisance coronaire, ostéoporose, etc.) ».
Le coût des frais sanitaires pour un Algérien est de 17 100 DA actuellement. Il était de 7.700 DA en 2004. L'Algérie dépense 9,61 % de son PIB pour la santé. La santé c'est 60 milliards de DA de budget annuel sectoriel, 38 milliards de dinars en forfait hôpitaux et plus de 64 milliards de dinars en produits pharmaceutiques remboursés par la sécurité sociale. Et l'Etat promet de tirer encore vers le haut la part de la production de la richesse nationale consacrée à la santé pour atteindre 15 % en 2025. L'Etat s'est engagé, en effet, dans le cadre d'une convention avec l'OMS de dégager 15 % du budget pour le secteur de la Santé. Février 2008. Le Conseil de gouvernement adopte une nouvelle réforme pour rénover le service public de la santé. Amar Tou, alors ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, annonce que le gouvernement prévoit des investissements de 1 900 milliards de dinars entre 2009 et 2025 pour pallier la vétusté des hôpitaux saturés, accroître ses infrastructures sanitaires et moderniser le système de santé. L'argent sera injecté dans le cadre d'un schéma directeur de développement de la santé, adopté en Conseil de gouvernement. Objectif : doubler, à terme, le taux de lits par habitants qui est actuellement de 1,7 pour 1.000. Sur l'agenda hérité par Saïd Barkat, figurent « la construction de nouveaux hôpitaux, des centres anticancer et des maternités ». Les hôpitaux vétustes seront tout simplement fermés. Ce sont donc 86 000 nouveaux lits à réaliser. Il faut aussi remplacer les anciennes structures de fortune en préfabriqué (12 181 lits) qui ne sont plus en mesure de prendre en charge les malades. L'application du schéma permettra également à l'Algérie de se conformer aux indices sanitaires acceptables, c'est-à-dire arriver à 3.4 lits pour mille habitants. «Le défi de l'hôpital d'aujourd'hui, c'est que cet argent qui est nécessaire soit plus efficace parce que l'hôpital doit être mieux organisé», observe un pédopsychiatre. Dans la foulée, les économistes fustigent les gaspillages engendrés par les prescriptions inutiles.
L'hôpital ingérable ?
En termes de qualité des soins, l'Algérie veut atteindre, à l'horizon 2011, les objectifs du millénaire. C'est le cas par exemple dans le domaine de la santé de la mère et de l'enfant. « Une baisse sensible du taux de mortalité chez les mères et les nourrissons a été enregistrée grâce à une meilleure prise en charge médicale de la mère pendant toute les périodes de la grossesse », selon un rapport d'évaluation préliminaire du programme national de néonatalogie. Présentés par un membre de la commission chargée de la mise en oeuvre du programme au niveau du ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, les résultats ont démontré que le taux de mortalité chez les mères a reculé de 92,6/1000 en 2006 à 24,7/1000 en 2007. Par ailleurs, les accouchements dans les hôpitaux et les centres médicaux sont en nette progression passant de 92 % en 1999 à 96,5 % en 2007. La commission a rappelé « la nécessité de rattraper les insuffisances relatives aux périodes prénatale et post-natale ». Un programme mis en place a, pour objectif, de « faire baisser la mortalité de la mère et de l'enfant, avant, pendant et après la naissance, de 25 % en trois ans ». Autres avancées reconnues au secteur : la transplantation des organes: 884 succès ont été réalisés, en 2008. Un chiffre qui sera, selon un cadre du ministère, doublé cette année. Dans le domaine de l'ophtalmologie, les Cubains sont appelés à la rescousse. 4 hôpitaux sont en chantier à Djelfa, Béchar, Ouargla et à El-Oued. Trois autres établissements seront réalisés à Tamanrasset, Tlemcen et Sétif.
Beaucoup de directeurs d'hôpitaux ne cessent de le répéter : l'hôpital est ingérable. Trop d'interférences et de rigidités administratives. Certains plaident pour un «vrai manager d'entreprise à la tête de chaque hôpital » - un directeur, avec la haute main sur les finances et ayant la faculté à une gestion moderne. Son bras droit sera un médecin élu par ses pairs. « Les réformes partent dans tous les sens : et pilotage à vue. Le financement par dotation globale assurait une rente de situation à certains services installés et freinait le développement des nouvelles thérapeutiques. Le mode de financement ne peut répondre par lui-même aux questions qui naissent de la tension entre le souci de maîtriser les dépenses et des besoins de santé qui ne peuvent que croître à l'avenir », relève un ancien directeur d'hôpital. Et d'expliquer : « La résolution de cette tension passe par une double approche, quantitative : les cotisations sociales étant faibles, quel budget sommes-nous prêts à accepter pour financer le système quand on n'aura plus de pétrole et de gaz ? Une approche qualitative : comment mieux organiser des soins qui restent artisanaux et surtout cloisonnés, entraînant à la fois des coûts élevés et des dysfonctionnements dont pâtit trop souvent le patient et qui peuvent avoir parfois des conséquences dramatiques ? ». Le Pr Cherifi estime qu'« il faut donner la priorité à la maîtrise de la dépense des soins remboursés. L'accès aux soins doit être strictement réglementé, comme l'activité des professionnels de santé.
La priorité devra être donnée à la lutte contre les grandes pathologies ». Ce professeur plaide pour que « l'Etat assure la régulation d'une offre hospitalière publique et privée. Il devra pousser particulièrement à l'utilisation des technologies de l'information pour gagner en qualité et en productivité. L'Etat doit concentrer le pilotage national sur les fonctions stratégiques : qualité, égalité d'accès, efficience et pérennité du financement solidaire ». L'action publique peut prendre des formes diverses : services directement assurés par l'Etat, délégation à des acteurs privés, ou encore partenariats public-privé. Le secteur privé assure 6.24 % seulement des capacités des lits. Un décret, promulgué récemment, a durci les conditions de création des établissements hospitaliers.
Une autre revendication émane d'un épidémiologiste : « Piloter la politique de santé au niveau régional. Des agences régionales de santé doivent être créées pour assurer la prévention, sécurité sanitaire, permanence des soins et maîtrise des dépenses». Un diabétologue estime pour sa part, qu'il «faut moderniser la biologie et réformer les laboratoires d'analyse. Il s'agit de favoriser la constitution de gros labos capables d'investir dans des automates, qui sont censés réduire les coûts pour le plus grand bénéfice de la Sécurité sociale». Son confrère urologue estime «qu'il vaut mieux répartir les médecins et combler les manques en médecins spécialistes dans les régions éloignées».


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