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Les Algériens victimes d'un système de santé à deux vitesses
En dépit d'une augmentation des dépenses dans le secteur
Publié dans El Watan le 06 - 05 - 2013

Projets budgétivores, investissements de prestige, détournements, corruption, les ressources financières de l'Algérie, reconstituées grâce à une conjoncture pétrolière favorable, ont été ventilées, au cours de la dernière décennie, d'une manière qui laisse quelque peu perplexe. Et au moment où de hauts responsables de l'Etat se font soigner à l'étranger, alors que des cancéreux meurent dans l'indifférence, faute de prise en charge, l'on s'interroge sur l'efficacité des dépenses dont a bénéficié le secteur de la santé durant ces dernières années.
Les dépenses nationales de santé rapportées au PIB ont, certes, connu une progression, mais elles restent encore les plus faibles d'Afrique du Nord. Elles représentent 4,2% du PIB en 2010 (elles seraient de 7,2% en 2011), selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), alors qu'elles sont de l'ordre de 5,2% au Maroc et 6,2% en Tunisie, deux pays qui sont loin d'avoir les ressources financières de l'Algérie. En valeur, les dépenses nationales ont été multipliées par 6 entre 1999 et 2009, elles avaient atteint 680 milliards de dinars en 2009 dont la dépense publique a couvert la majeure partie. Quant aux dépenses de santé par habitant, «elles ont été multipliées par sept pour la période 1995-2011», (selon une étude du CREAD sur l'Analyse des dépenses de santé en Algérie, de Lila Ziani et Mohamed Achouche).
D'après l'OMS, les dépenses par habitant en Algérie étaient de l'ordre de 330 dollars en 2010. Mais si l'Etat reste le principal pourvoyeur de ces dépenses, l'étude du CREAD montre que la part des ménages dans le financement du système de santé a augmenté au cours des années 2000. En 2005, elle représentait un quart des dépenses totales de santé. «Les patients algériens ont de plus en plus recours au secteur privé de prestations de soins, dont le financement est en grande partie à la seule charge des ménages», note l'étude. Et pourtant, selon les professionnels de la santé, «70% des actes médicaux se font chez le privé et ce sont généralement les classes défavorisées qui recourent au secteur privé car elles n'ont pas connaissances dans les hôpitaux».
Certes, depuis 2005, la part des ménages a baissé au profit d'un accroissement de celle de l'Etat, mais le recours des malades au secteur privé n'a pas baissé et le non (ou le faible) remboursement par la sécurité sociale des coûts des prestations fournis par le privé est sujet à débat. Cela sans compter les malades qui vont se soigner à l'étranger à leurs propres frais ou se procurent des médicaments au prix fort, outre-mer, sans se faire rembourser alors même qu'ils sont assurés.
Fardeau pour les ménages
Beaucoup de praticiens de la santé ne voient pas sur le terrain les effets de tant de dépenses engagées par l'Etat et la situation des cancéreux qui a suscité l'indignation et la mobilisation ces derniers jours, en est la preuve.
Dans une de ses interventions dans la presse, Kamel Bouzid, chef de service oncologie au centre Pierre et Marie Curie, relevait que 44 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année dont 28 000 nécessitent une radiothérapie, mais seulement 8000 en bénéficient. Selon lui, «le choix de ceux qui sont traités se fait en fonction de leur statut social. Ceux qui ont les moyens vont en Turquie, au Maroc en Tunisie ou en France pour un coût de 800 000 et 1 million de dinars pour un cancer de la prostate ou du sein». Et il y a ceux qui n'ont pas les moyens et qui sont «l'immense majorité de nos concitoyens qui attendent des rendez-vous qui vont jusqu'à un an», faisait-il remarquer sur la Chaîne III de la Radio. Et même quand les malades ont la possibilité de recourir au privé, ils sont lésés, en raison d'un système de remboursement dépassé. Une mammographie est remboursée par la CNAS à hauteur de 500 DA, alors qu'elle coûte 3000 DA chez le privé, soulignait le professeur Bouzid.
Dans un rapport datant de 2007 de la Banque mondiale sur l'état de la dépense publique en Algérie, le tableau dressé était sombre en dépit des dépenses de santé en augmentation. Une qualité des soins «perfectible», «des pannes fréquentes d'équipements médicaux», un système de soins «inéquitable», les griefs étaient nombreux. «En dépit d'un réseau dense et bien structuré, l'accès ‘‘réel'' aux soins en milieu rural est entravé par le manque d'équipement, de médicaments, et de personnel médical», notait le rapport. Par ailleurs, «en raison de la qualité insuffisante des prestataires du secteur public, le secteur privé se développe rapidement. Mais dans la mesure où le coût des soins dans le privé est très majoritairement supporté par les ménages, ceci nuit à l'équité du système», relevait la BM.
Prestige
Face à ces manquements, l'Etat a multiplié des investissements de «prestige» à travers l'organisation de manifestations culturelles ou sportives, régionales ou internationales. 5,4 milliards de dinars pour «Alger capitale de la culture arabe (2007)», 100 millions d'euros pour le Festival panafricain d'Alger (2009), 10 milliards de dinars pour «Tlemcen capitale de la culture islamique (2011)».
D'autres types d'investissements suscitent bien des questions compte tenu des sommes qui leur ont été alloués. 2 milliards de dollars pour la Grande Mosquée d'Alger, alors que l'étude initiale de ce projet prévoyait 10 milliards de dinars. L'autoroute Est-Ouest a ingurgité 12 milliards de dollars avec plus de 500 millions de dollars de commission occultes et on parle de 1000 milliards de dinars de réévaluations de projets d'infrastructures du programme 2005-2009. Cela sans compter les préjudices des affaires Al Khalifa (1 à 5 milliards de dollars de pertes) ou de Sonatrach qui n'a pas encore dévoilé tous ses secrets. Autant de ressources dilapidées qui ne serviront pas à une prise en charge médicale décente et sérieuse des malades algériens.


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