Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui, a affirmé mercredi à Alger qu'une lutte efficace contre le terrorisme nécessite une "approche multidimensionnelle et multidisciplinaire". "Les situations au Mali et en Somalie, à titre d'exemple, prouvent que pour lutter efficacement contre le terrorisme, il est nécessaire de procéder par une approche multidimensionnelle et multidisciplinaire", a indiqué M. Chergui, lors des travaux de la 7ème réunion annuelle des points focaux du centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT). Selon lui, la "pérennité des succès militaires, à l'instar de ceux réalisés en Somalie et au Mali, doivent être doublés d'une lutte multidimensionnelle qui puisse prendre en charge à la fois les questions socioéconomiques et de développement" des populations locales. Pour M. Chergui, le manque d'opportunités économiques et de développement, notamment pour les jeunes, les violations des droits de l'Homme, la marginalisation, l'oppression et l'extrémisme, "sont autant de causes directes du terrorisme qu'il est nécessaire d'éliminer". "Plus que jamais, il nécessaire d'accroître la coopération entre les Etats pour lutter contre le terrorisme par un contrôle accru des frontières, d'échange de renseignements, d'opérations communes et de coopération judiciaire", a-t-il expliqué. M. Chergui a déploré le fait que les groupes terroristes "aient fait montre de capacité d'adaptation et de flexibilité et opèrent désormais en petits groupes pour échapper au contrôle et sévir dans les points faibles du système d'application de la loi". Il a fait savoir également que les groupes terroristes visent à "semer la discorde, attiser la violence intercommunautaire et perturber le fragile équilibre" interethnique et interreligieux qui a longtemps permis la coexistence pacifique entre les différents peuples africains. "Nous ne devons pas perdre de vue que la menace terroriste est en pleine mutation auxquelles nous devons nous adapter", a-t-il insisté, soulignant l'impératif de mettre en place des stratégies efficaces pour sécuriser les infrastructures et les installations vitales, devenues la principale cible du terrorisme en Afrique. M. Chergui a, par ailleurs, salué le CAERT pour son "dynamisme" et sa "constante adaptation" aux exigences relevant du domaine de ses attributions. "Le CAERT est plus que jamais pertinent et assume son rôle crucial et reconnu dans son secteur", a-t-il constaté, ajoutant que "les efforts déployés par le centre et le comité des services d'intelligence et de renseignement d'Afrique (CISSA), au cours des deux dernières années, pour assurer la cohérence et la complémentarité de leurs programmes, sont aussi relevés". L'accord signé entre ces deux instances en 2012, a permis de renforcer leur coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. "Le terrorisme ne connaît pas de frontières. C'est une réalité qui a de graves conséquences, comme cela a été montré par les attaques terroristes perpétrées cette année en Algérie (In Amenas), au Niger et à Nairobi", a-t-il rappelé. Les travaux de la 7ème réunion annuelle des points focaux du CAERT qui s'étalent sur trois jours, se déroulent à huis clos.