Quelque 165.000 enfants soudanais ayant besoin de soins médicaux sont "pris en otage" par les parties en conflit dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, deux zones frontalières du Soudan du Sud, a indiqué jeudi à Khartoum un responsable de l'ONU. Ces enfants "n'ont pas accès aux services de santé de base, notamment la vaccination contre la rougeole et la polio", a déclaré aux journalistes le directeur exécutif adjoint du Fonds des nations unies pour l'enfance (Unicef), Martin Mogwanja, à l'issue d'une visite de quatre jours au Soudan. Ces enfants vivent au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, où la branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N), qui se plaignait de discrimination politique et économique de la part du pouvoir, a lancé une révolte contre le régime en 2011. "Ce n'est pas juste que les différentes forces en conflit dans ces zones prennent ces enfants en otage, prennent leur avenir en otage", a jugé M.Mogwanja. Les Nations unies avaient obtenu pendant quelques jours en novembre un cessez-le-feu entre les deux parties, espérant pouvoir mener une campagne de vaccination contre la polio dans les zones tenues par les rebelles. Mais les deux parties n'ont pas laissé les travailleurs humanitaires pénétrer dans ces zones, et le directeur des opérations du bureau de la coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, John Ging, avait dénoncé le 11 novembre les "manoeuvres d'obstruction" du gouvernement et du SPLM-N. Aucune aide humanitaire n'a pu parvenir aux zones tenues par le SPLM-N depuis 2011.