Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a exprimé lundi ses vives préoccupations devant l'exode continu des civils de l'Etat du Kordofan du Sud en raison des combats entre les Forces armées soudanaises et les groupes armés rebelles. Les Nations Unies n'ont pas de présence dans les zones contrôlées par le Mouvement de libération du Soudan-Nord (SPLA/Nord) dans le Kordofan du Sud, rappelle l'OCHA qui souligne que le gouvernement du Soudan interdit l'accès des organisations humanitaires dans ces zones, ainsi que l'établissement de camp pour les civils déplacés. 'Les Nations Unies sont alarmées par les informations faisant état de combats, qui se traduisent par des morts et des blessés parmi les civils, ainsi que des déplacements forcés'', note le rapport de cette organisation onusienne. L'état du Kordofan méridional, situé au nord de la frontière avec le Soudan du Sud, est le théâtre d'affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles du SPLA/Nord. En avril dernier, Ban Ki-moon a salué le début des pourparlers directs entre le gouvernement du Soudan et le SPLA/Nord, qui ''démontre l'engagement des deux parties à trouver une solution pacifique au conflit dans les états du Kordofan méridional et du Nil Bleu'' qui est autre état fédéré du Soudan. Le rapport indique en outre que 45.000 personnes ont été déplacées ces dernières semaines dans l'état du Kordofan du Nord, tandis que les rebelles du Front révolutionnaire soudanais ont investi, en avril dernier, la localité d'Umm Rawaba dans le Kordofan du Nord au cours d'une attaque qui a pris par surprise le gouvernement soudanais. Le rapport indique que 6.000 personnes ont été déplacées des zones de Muhajiriya et de Labado dans l'est du Darfour. Un convoi de l'Opération mixte ONU-Union africaine au Darfour (MINUAD) attend le feu vert du gouvernement soudanais afin de se rendre dans la zone de Labado. Le Darfour est le théâtre de violences, de déplacements forcés et de nombreuses exactions depuis que les mouvements rebelles ont pris les armes contre Khartoum en 2003. L'OCHA rappelle, en outre, que les Nations unies sont toujours en attente de la cessation par le gouvernement soudanais et le SPLM/Nord des opérations militaires dans les états du Kordofan du Sud et du Nil bleu afin de procéder à la vaccination de milliers d'enfants contre la polio. Par ailleurs, l'ONU a également exprimé ses préoccupations concernant la suspension des activités de l'organisation humanitaire Al-Manar qui fournit de la nourriture à 528 enfants des quartiers de Mayo et de Mandela à Khartoum ainsi qu'aux femmes détenues à la prison Oum Dourmane. L'OCHA indique dans un rapport que les raisons de cette suspension demeurent inconnues et demande aux autorités soudanaises de revenir sur leur décision. Les projets de l'organisation Al-Manar sont financés par le Fonds commun humanitaire des Nations unies. Depuis 2010, répondant aux demandes répétées du Soudan, l'ONU a doublé son financement en faveur du renforcement des capacités nationales, qui transite par les organisations humanitaires opérant au Soudan. Dans le même temps, les ONG sont tenues en haute suspicion par les autorités soudanaises qui les soupçonnent de collaborer avec l'opposition et les groupes rebelles.