Les Etats-unis ont demandé jeudi à Khartoum d'ouvrir des négociations «sans conditions» avec les rebelles qui opèrent dans les régions soudanaises du Kordofan du Sud et du Nil Bleu. «Il n'y aura pas de vraie sécurité tant que le Soudan n'aura pas renforcé sa coopération avec le Soudan du Sud et traité le conflit dans ces deux régions (Kordofan Sud et Nil Bleu) par un dialogue sans conditions avec la branche Nord du Mouvement de libération des peuples du Soudan (Splm-N)», a affirmé l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice. Elle s'exprimait à l'issue d'un débat au Conseil de sécurité sur le Soudan. Situé le long de la frontière avec le Soudan du Sud, le Kordofan Sud et le Nil Bleu sont en proie depuis l'été 2011 à des combats entre l'armée soudanaise et des rebelles. Une partie de ces rebelles avait combattu au côté des Sudistes lors de la guerre civile (1983-2005) qui a abouti à la partition. Selon l'ONU, près de 700.000 personnes sont menacées de famine dans les deux provinces en raison des combats et du refus du gouvernement soudanais d'y laisser entrer l'aide humanitaire internationale. Mme Rice a aussi accusé le gouvernement soudanais de bloquer l'application des accords sur la délimitation de la frontière et le partage des ressources conclus avec le Soudan du Sud en septembre. «Le refus du Soudan d'appliquer les accords du 27 septembre est contre productif car il bloque des mesures qui garantiraient la sécurité de la frontière et prive les deux pays des revenus pétroliers dont ils ont besoin», a-t-elle déclaré. Les présidents soudanais, Omar El Bechir, et sud-soudanais, Salva Kiir, devaient se rencontrer hier dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. Ils s'y étaient engagés le 5 janvier à fixer un calendrier pour relancer l'application d'accords essentiels, au point mort depuis trois mois, portant notamment sur le partage des ressources pétrolières. Les deux Soudans sont financièrement exsangues depuis l'arrêt par le Soudan du Sud il y a un an de la production de pétrole, qui transite par les oléoducs du Soudan pour être exporté. Juba et Khartoum doivent aussi régler le statut des ressortissants de chaque Etat restés sur le territoire de l'autre, définir le tracé de leur frontière commune et s'entendre sur l'avenir de la zone frontalière disputée d'Abyei.