Le gouvernement soudanais et un groupe rebelle empêchent les Nations unies de procéder à une campagne de vaccination contre la poliomyélite de 160 000 enfants vivant dans les Etats instables du Kordofan-Sud et du Nil Bleu. John Ging, le directeur des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, a dit avoir exhorté le Conseil de sécurité à faire pression pour que cessent les «manœuvres d'obstruction» du gouvernement soudanais et de la branche nord du Mouvement de libération populaire du Soudan (SPLM-N). L'armée soudanaise est engagée depuis plus de deux ans dans des combats avec les rebelles du SPLM-N au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, deux zones frontalières du Soudan du Sud où Khartoum cherche à affirmer son autorité. Même si la polio est officiellement éradiquée au Soudan, le virus est réapparu depuis avril en Afrique de l'Est et risque de se propager dans le pays, notamment au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, où aucun programme de vaccination contre la polio n'a été entrepris dans les zones contrôlées par le SPLM-N, selon l'ONU. En octobre, le Conseil de sécurité avait appelé Khartoum et les rebelles à s'entendre pour faciliter la campagne de vaccination, et le gouvernement soudanais avait accepté. Mais, malgré un cessez-le-feu décrété pour la période du 5 au 12 novembre, les deux parties ne laissent pas les convois humanitaires passer, a affirmé John Ging. «Malheureusement et comme à l'accoutumée», les Nations unies n'ont pas eu accès aux enfants, a regretté M. Ging. Selon lui, les équipes de l'ONU pourraient être prêtes à entrer dans les zones contrôlées par les rebelles en vingt-quatre heures et la campagne de vaccination pourrait prendre quatre jours. Selon les Nations unies, les combats au Kordofan-Sud et au Nil Bleu ont provoqué une grave crise humanitaire affectant un million de personnes.