Les participants à une journée d'étude sur l'architecture adobe ont mis l'accent, dimanche à Tamanrasset, sur la nécessaire intégration de l'architecture de terre dans les modes architecturaux actuels. Acteurs et partenaires sociaux ont, lors du débat ayant suivi l'exposé animé par Yasmina Torki, auteur et commissaire de l'exposition "De la Terre", mise sur pied en marge du 67ème festival des musique et chanson Amazighes, ont souligné la nécessaire valorisation du matériau de l'argile, un legs ancestral, et son intégration en tant que modèle architectural dans la construction. Mme. Torki a, à ce titre, mis en relief les avantages de l'architecture de terre dans la réalisation des bâtisses, qui, a-t-elle souligné, en plus d'être largement disponible, est usité dans différents styles architecturaux dans les coins du monde. "Ce type d'architecture, qui résiste encore au temps, représente l'identité et la culture des peuples, à l'instar de la ville de Shibam au Yémen, la Grande Mosquée de Djenné au Mali, la Grande Muraille de Chine et des bâtisses de valences (Espagne), a expliqué l'intervenante. Elle a, toutefois, réfuté les stéréotypes associant l'utilisation de la terre à une arriération, appelant, à ce titre, à changer les mentalités et à adopter l'argile et le toub (pisé) dans l'édification des bâtisses. Les participants ont également plaidé pour la mise en œuvre d'une stratégie axée sur l'usage des matériaux de construction locaux, terre et argile, dans la réalisation de leurs habitations, au regard de leur impact positif sur l'environnement et l'économie d'énergie. Cette journée a donné lieu également à la mise sur pied, au niveau du hall de la bibliothèque publique de Tamanrasset, d'expositions sur des modèles de cadres bâtis en terre et argile dans certains continents et sur les vieux ksour protégés en Algérie, en vue de sensibiliser le public sur la nécessaire préservation de ce patrimoine national de la dégradation. Le festival des musique et chanson Amazighes, dans le cadre duquel se tient cette rencontre, draine, à son deuxième jour, un large public venu apprécier des soirées animées, au niveau de l'esplanade du 1er novembre de Tamanrasset, par des vedettes de la chanson Amazighe, à l'instar de Massinissa dans le genre chaoui et la troupe Targuia relevant de l'association Imzad. La troupe Abranis dans le genre kabyle, l'artiste Djamel Belliche dans le genre chaoui, et Moussa Mechar dans le style targui, devront se produire en soirée.