Tamanrasset, qui organise pour la deuxième année consécutive le Festival international des arts de l'Ahaggar, est dorénavant bien placée pour devenir un lieu d'échanges culturels entre le nord et le sud du Sahara. Tamanrasset. De notre envoyé spécial
La manifestation, qui durera jusqu'au 17 janvier, a été officiellement lancée hier, lors d'une cérémonie officielle au cours de laquelle sont intervenus le wali de Tamanrasset et des représentants du ministère de la Culture. Les participants se sont ensuite agglutinés devant une petite mais très belle exposition de photos qui donne à admirer certaines techniques traditionnelles de construction. Il s'agit plus particulièrement de l'adobe, du pisé et du torchis, toutes utilisant des matériaux (la terre entre autres) disponibles et faciles à façonner. On est surpris d'apprendre, à travers cette exposition réalisée par l'architecte Yasmine Terki, qu'un tiers de l'humanité, soit près de deux milliards de personnes, vivent de nos jours dans ce genre de constructions. Les déserts (mais pas uniquement), dont le Sahara, comptent l'essentiel de ce type de bâti. Ces techniques ont servi parfois pour l'érection de monuments colossaux et/ou en hauteur comme au Yémen où Shibam est surnommée «la Manhattan du désert». L'Unesco, pour sa part, a classé 106 sites construits en terre dans 40 pays sous son label «patrimoine mondial». «Le rendez-vous des arts sahariens et africains» ouvert hier après-midi ne sera pas seulement une rencontre festive. Si les artistes, chanteurs, musiciens et autres danseurs représentent le côté animation du festival, les échanges de connaissances n'ont pas été oubliés. La maison de la culture Dassine abritera, à partir d'aujourd'hui et deux jours durant, des rencontres ponctuées de débats sur des thèmes aussi porteurs que la préservation et la promotion du patrimoine, la biodiversité, la tradition chantée, la poésie des hommes du désert, etc. Les intervenants, qui viennent des pays sahariens et de France, sont des universitaires et des chercheurs dans le domaine sur lequel ils interviennent. Le festival réserve également une part au cinéma : plusieurs projections sont programmées durant cette semaine. Des ateliers artisanaux permettront de faire connaissance avec le savoir-faire des hommes du désert et des prix récompenseront des créateurs en écriture, notamment les conteurs. Les stars du festival seront bien sûr les musiciens et chanteurs. Les habitants de Tamanrasset et des localités environnantes les attendent avec impatience. Les artistes viennent de plusieurs régions sahariennes, dont évidemment des troupes targuies, et de plusieurs pays voisins : Mali, Niger, Burkina Faso et même du Congo.